Pendant que les manifestations et autres activités de reconnaissance et de soutien au Président Alassane Ouattara, se multiplient partout dans le pays, pour sa vision, son exceptionnel leadership et son immense travail accompli à la tête de l’État, il y a une de ses qualités dont on parle peu ou rarement: la gratitude dont il fait constamment preuve à l’égard de ses fidèles.
Si on peut comprendre que les diverses nominations, très souvent cycliques, par le Président aux hautes fonctions de l’État, relèvent d’une tactique politique, il faut, toutefois, reconnaître que ces postes constituent une forme de récompense vis-à-vis de ses compagnons de lutte. Le terme récompense peut s’appréhender comme « ce qui est accordé à quelqu’un en remerciement d’un service rendu ou en reconnaissance d’un mérite particulier ».
Pour ce qui est d’Alassane Ouattara, ce « mérite particulier » dont il s’agit ici, réside dans la confiance, la fidélité, la loyauté, l’engagement, la fiabilité, le dévouement et la crédibilité de ceux avec qui il travaille ou mène son combat politique. Comme toutes autres valeurs, celles ci-dessus évoquées, ne naissent pas ex-nihilo. Comme le bon vin qui se bonifie avec le temps, ces valeurs grandissent, se renforcent et prennent de la valeur au fil des années.
Et en politique, plus que dans tout autre domaine de la vie publique, où on a besoin de savoir qui sont ses vrais amis, ces principes sont d’autant plus vitaux pour l’exercice d’un leadership efficace et durable. Inversement, on comprend à présent la grogne et/ou le ressentiment de certains militants de base, généralement plus jeunes, qui rongent leurs freins et « piaffent d’impatience » de voir les « vieux » partir pour leur laisser la place.
Ainsi, si on a la curieuse impression que ce sont toujours les mêmes qui reviennent, à l’exemple de pions d’un jeu d’échec qu’on ne fait que déplacer, et parfois dans des postes taillés sur mesure, c’est ce schéma de fonctionnement qu’il faut comprendre. Ce qui est, d’ailleurs, de bonne guerre, car en politique, il vaut mieux rassembler que diviser. Et pour un Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) solide et durable, Alassane Ouattara n’oublie aucun de ses fidèles et indécrottables compagnons, même si à un moment donné, il semble les « mettre au placard ».
Oussou Kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké
Département d’anthropologie et sociologie
Expert Analyste socio-politique et économique