Le groupe Snedai, fondé par le président de l’Assemblée nationale Adama Bictogo, fait face à un audit diligenté par le ministère des finances, en lien avec le marché de concession de fabrication des passeports.
Snedai (Société nationale d’édition de documents administratifs et d’identification), le groupe familial fondé par Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale, fait actuellement l’objet d’un audit poussé de l’État. Ce dernier concerne le marché de confection des passeports, dont Snedai est le concessionnaire depuis 2007. Il est préfinancé par Adama Bictogo à hauteur de 43 milliards de francs CFA (68 millions d’euros).
Les investigations diligentées depuis plusieurs semaines par le ministre des finances, Adama Coulibaly, portent sur le respect des cahiers des charges de la convention de concession. L’enquête vise également la répartition de la quote-part de l’État, estimée à 20 000 francs CFA (30,50 euros) par passeport édité, dont 15 000 francs CFA (22 euros) sous forme de droit de timbre fiscal.
L’audit est mené par l’inspection générale des finances, dirigée par Marie Hélène Sarassoro-Fadiga, la sœur cadette de Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président, Alassane Ouattara. Les relations entre Adama Bictogo et Fidèle Sarossoro sont notoirement mauvaises.
Contrôles fiscaux
Adama Bictogo, membre du présidium du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP), se fait prêter une ambition présidentielle par plusieurs cadres de la majorité. Certaines sorties publiques du chef de l’Assemblée nationale ont irrité une partie de l’entourage d’Alassane Ouattara.
Député depuis 2021 dans son fief de Sinématiali, dans le nord du pays, Fidèle Sarassoro apparaît, de son côté, comme un possible candidat à la succession du chef de l’État ivoirien (AI du 02/03/21).
Snedai, qui a déjà perdu plusieurs marchés publics ces derniers mois, fait aussi l’objet de contrôles fiscaux de la part de l’administration ivoirienne (AI du 31/05/24). Plusieurs membres du groupe ont, de plus, été inquiétés dans le cadre d’une enquête concernant une fraude sur la délivrance des passeports. Certains d’entre eux, qui étaient en fonction à l’ancien site du tri postal de Vridi, dans le port d’Abidjan, sont en détention préventive au pôle pénal, la grande prison de Yopougon, dans le cadre des investigations et n’ont toujours pas été auditionnés par la justice.
Lemeridien avec Africa Intelligence
