Le feuilleton relatif à l’affaire des 509 travailleurs licenciés sans salaires ni droits par les sociétés Global Manutention CI et SDTM (Société de distribution de toutes marchandises) du groupe Carré d’Or, se poursuit.
Convoquée à l’Inspection du travail en vue d’une conciliation avec les ex travailleurs qui attendent depuis juillet 2021, le paiement de leurs droits de licenciement, la société SDTM a brillé par son absence, mercredi 31 janvier 2024.
Selon les informations recueillies par Lemeridien, la filiale du Groupe Carré d’Or appartenant au tout-puissant homme d’affaire libanais Mohamed Ezzédine, a adressé, in extremis, un courrier à la direction de l’Inspection du travail Treichville, pour s’excuser auprès de la responsable en charge du dossier.
La société SDTM, dirigée par le DG Émile Abiadd, a plaidé pour un report de l’audience au mercredi 7 février prochain. Mais pour la plupart des ex travailleurs, il s’agit juste d’un stratagème pour le Groupe Carré d’Or, de gagner du temps afin de terminer en beauté, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 dont l’un de ses produits phares, Céleste, est fournisseur officiel d’eau.
Simple empêchement ou mauvaise foi ?
« La DIT (Direction de l’Inspection du travail) a reçu les courriers des autorités ivoiriennes pour un règlement pacifique pour le paiement des droits des travailleurs licenciés que nous sommes », rappelle un syndicaliste.
Puis de dénoncer: « C’est leur plan de faire traîner les choses à la faveur du patronat des deux sociétés du Groupe Carré d’or. Et ils ne sont pas à leur premier essai. Au temps de l’ancien Premier ministre Patrick Achi, ils l’ont fait à 15 reprises et ça fait échouer tout le processus engagé par la Primature. Et aujourd’hui, avec le nouveau Premier ministre Beugré Mambé, ils sont en train de faire le même scénario pour faire échouer encore ».
Rappel des faits
Depuis juillet 2021, 509 travailleurs du Groupe Carré d’or dont 468 à la SDTM, ont fait l’objet de licenciements massifs de la part de leurs directions générales respectives, sans aucune autre forme de procès.
Et depuis 28 mois maintenant, ces désormais ex travailleurs n’ont pas reçu le moindre kopeck de la part de leurs anciens employeurs dont les premiers responsables se targuent d’avoir « dans leurs poches (l’expression est d’eux-mêmes) », nombre d’autorités envers qui, ils ne manquent pas de largesses lors des campagnes électorales, des fêtes de fin d’année, etc.
À noter que ce jeudi 1er février, est convoquée, toujours à l’Inspection du travail, la société Global Manutention Côte d’Ivoire (GMCI) dirigée par le très controversé DG Hassan Reda. Nous y reviendrons !
Junior Ouattara
