Le Ministre gouverneur du district d’Abidjan, CISSÉ Bacongo est à l’offensive, après la CAN, pour vendre la politique du développement et de l’embellissement de la capitale économique en déguerpissant les populations des zones à risque et celles qui ont colonisé les domaines publics qui sont toutes par ailleurs dans une précarité absolue.
Cette opération de déguerpissement mal peaufinée est une erreur politique du RHDP qui à coup sûr prendra un coup dans l’aile au travers de cette énigme avec le risque de prêter le flanc à ceux qui réclament le protectionnisme et vouent aux gémonies la politique du gouvernement, pourtant utile à l’ensemble des ivoiriens et à tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire.
C’est dommage de voir le RHDP prêter le flanc à ses adversaires notamment l’Opposition et tous ceux qui le haïssent, et qui depuis quelques jours, jouissent à dessein et profitent de l’aubaine, qui par ailleurs est de bonne guerre en démocratie.
Ce processus de déguerpissement aurait pu être un moment de réflexion très important pour savoir comment mieux s’adresser aux citoyens et mieux agir sur la politique du logement. Je pense que c’est encore une fois une occasion ratée de montrer que la clarté et l’efficacité d’une politique sociale sont indispensables à l’évolution de notre société.
Le RHDP est devenu ces jours-ci d’une certaine manière l’ennemi public numéro un de toute une frange de la société
Le RHDP est devenu ces jours-ci d’une certaine manière l’ennemi public numéro un de toute une frange de la société, et maintenant tous ceux qui lui reprochent de ne pas respecter les principes des procédures légales. Ça fait beaucoup ! Il doit se rassembler, pour éviter de prêter le flanc à de nouvelles critiques et d’ouvrir des polémiques qui sont absolument inutiles et qui seront effectivement néfastes pour le parti et son Président.
La meilleure façon de servir la vérité, dans la vie publique, c’est de la construire au jour le jour par des actes vrais et rigoureux pour ne pas prêter le flanc à la critique austère. Cette fidélité à soi apparaît être la première forme de service de la vérité. Le service pratique de la vérité en politique est une affaire d’éthique, non de principes purs.
Quelles que soient la situation ou les circonstances, sous l’angle de l’action qui intéresse au premier chef les citoyens, le plus important n’est généralement pas la valeur objective des actions mais plutôt la manière dont elles seront perçues.
Savoir communiquer
Il faut rechercher une communication à la fois très simple, de sorte qu’elle puisse être comprise du grand nombre, et très rigoureux, afin que les critiques les plus exigeants n’y trouvent pas trop à redire. Tout cela relève du grand art que peu de politiciens s’élèvent à cette hauteur.
Si l’on veut rendre le langage politique plus vrai, il faut en outre être conscient des objectifs que poursuivent les acteurs politiques notamment ses adversaires et des stratégies à l’intérieur desquelles se déploient leurs actions.
En effet, il faut reconnaître que c’est de l’interaction de forces opposées, alimentée et complétée par une presse vigilante, que doit émerger, en démocratie, une vue équilibrée de la réalité et des options qui s’offrent à la population. Chacun contribue ainsi à faire ressortir la vérité. Mais la beauté du système, c’est que nul ne peut se présenter comme le dépositaire attitré de la vérité, pas plus le gouvernement que l’opposition.
Par Idriss DAGNOGO