L’Observatoire International des questions de Droits (OID) dénonce des violations massives des droits des salariés par la société KATOEN NATIE
L’Observatoire International des questions de Droits (OID), a organisé, samedi 30 mars 2024, sa première conférence de presse à la faculté de Droit de l’Université Felix Houphouët Boigny d’Abidjan, sous le thème: « Violations massives des droits des salariés dans le secteur privé en Côte d’Ivoire : le cas actuel de la multinationale KATOEN NATIE ».
Selon le conférencier, Konan Cyrille, en violation du Code du travail en vigueur (loi n°95-12 du 12 janvier 1995 portant Code du Travail) disposait en son article 11.8, la société KATOEN NATIE, a procédé à l’extinction, sans compensation, des anciennetés précédemment acquises par les travailleurs, avant de leur servir de nouveaux contrats et des bulletins de paie avec des primes d’ancienneté minorées.
Poursuivant la défiance des lois établies par l’État de Côte d’Ivoire, la société a, dit-il, institué en son sein, une règle applicable à tous les travailleurs, selon laquelle tout travailleur est engagé en journalier sur une période indéterminée, sans droit à la gratification ni aux congés payés.
Le conférencier a fait savoir que la société n’a jamais communiqué ses états financiers aux représentants des travailleurs, de sorte qu’elle pouvait se prévaloir abusivement de motifs économiques pour licencier des travailleurs dont elle trouvait l’ancienneté gênante.
C’est dans cet esprit qu’en septembre 2023, arguant du motif économique, elle sollicitait l’autorisation des Inspecteurs du travail de Treichville et de San-Pedro pour licencier une centaine de ses salariés. Selon les motifs invoqués auprès des inspecteurs du travail, une baisse de son chiffre d’affaires que les travailleurs contestaient au regard du fonctionnement à plein régime de l’entreprise.
« J’étais aussi travailleur à KATOEN NATIE, et licencié aussi comme mes amis. Tout ce qui a été fait est important. Je vois que l’OID est au travail pour les Ivoiriens. Cela fait un moment que nous subissons dans les entreprises et il n’y a personne pour nous défendre. Quand nous travaillons, nous ne percevons pas un salaire raisonnable et nous sommes mis à la porte. Il faut que cela s’arrête et que le travailleur soit respecté », a déclaré Désiré Golé, ex travailleur de la société KATOEN NATIE, lui aussi licencié.
L’OID entend recourir à tous les moyens de droit afin de faire restituer les droits lésés des salariés et de faire réparer le préjudice qu’ils ont subi. Dans cette optique, l’OID fait la proposition suivante à savoir, que la société KATOEN NATIE paye l’intégralité des droits impayés des salariés licenciés le 30 septembre 2023 et trouve une solution amiable avec ceux-ci pour les paiements des dommages et intérêts liés au préjudice subi par ces salariés du fait des irrégularités commises à l’occasion de ce licenciement et l’OID se donne un délai d’une semaine à compter du lundi 1er avril 2024 afin d’apprécier l’écoute réservée à sa proposition.
À défaut de réponse de la part de KATOEN NATIE ou en cas de réaction ne laissant présager aucune issue favorable pour le respect des droits des salariés, l’OID se réserve le droit de faire les diligences nécessaires afin de faire annuler le licenciement pour motif économique d’une part et d’obtenir la réparation du préjudice causé aux travailleurs par voie judiciaire d’autre part.