Dans son allocution lors des obsèques de feu Henri Konan Bedié, le nouveau président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a tenu les propos qui suivent: « On ne gouverne pas pour un parti politique, on gouverne pour tout le monde ». Je ne sais pas si M. Thiam a mesuré la véritable portée de ses propos mais s’il y a une chose qui est sûre et certaine, c’est que depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême, en avril 2012, le Président Alassane Ouattara travaille pour une meilleure équité et inclusion.
On se rappelle qu’au temps du PDCI, avant le multipartisme, en 1990, je cite cette période car c’était à ces moments-là que le phénomène était beaucoup plus visible, on distribuait les récompenses aux militants dits de première heure et à leurs proches, ceux-là mêmes qui ont combattu avec le Père Fondateur. Une chose est sûre, tout le monde ne peut pas être militant de première heure.
Alors, la question qui se pose est la suivante: qu’en adviendra-t-il des autres, de tous ceux-là qui constituent la majorité, d’ailleurs ? Loin de moi l’idée de vouloir établir un parallèle entre ce qui prévalait à l’époque du PDCI et ce que le président Thiam dénonce chez le Président Alassane Ouattara, mais pour en revenir aux propos du président du PDCI, je dirais qu’à travers ses propos, il remet en cause un des éléments fondamentaux qui fonde le pouvoir politique.
En effet, tout pouvoir repose sur la confiance que le leader peut placer dans ses collaborateurs, la possibilité de pouvoir compter sur leur fidélité et loyauté, en toute circonstance. Plus le chef a confiance en ses hommes, plus son pouvoir est solide.
Imaginons un instant que le Président Alassane Ouattara choississe « …un représentant sans avoir la certitude qu’il prendra les bonne décisions et sans pouvoir l’y contraindre ». Dans ce cas, il prend le « risque de ne plus maîtriser la situation… ». Tout l’enjeu est là !
On se demande si les propos du 1er responsable du PDCI ne seraient pas de purs arguments de pré-campagne
En réalité, pour mieux gouverner, on ne peut compter, avant tout, que sur ceux avec qui on a du lien, c’est-à-dire ceux qu’on connaît bien et en qui on a confiance, de surcroît. Et s’il se trouve que ceux en qui on a cette confiance appartiennent à la même formation politique, c’est encore doublement mieux. Cela n’a rien à voir avec un quelconque favoritisme ou copinage, ou même injustice, encore moins iniquité, c’est simplement une question de bon sens et de logique.
Pour le reste, de tous les présidents qui se sont succédé à la tête de la Côte d’Ivoire, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’ Alassane Ouattara est et demeure celui qui peut être qualifié de plus inclusif et de celui qui fait plus preuve d’équité. Par les politiques, les décisions et les initiatives, les programmes et projets qui peuplent son système de gouvernance, le Président Alassane Ouattara œuvre à créer les conditions propices à l’épanouissement, à la fois économique, social et politique de toutes les couches socio-professionnelles; le tout dans un souci d’inclusion et d’égalité des chances pour tous et de bien-être individuel.
Pour finir, il faut souligner que de par la nature et les enjeux mêmes de la gouvernance, un leader politique est contraint de ne s’appuyer que sur ceux en qui il peut placer sa confiance, or la confiance ne naît pas du jour au lendemain, d’où ses choix qui sont parfois mal vus ou mal appréciés. Alors, on se demande si les propos du 1er responsable du PDCI ne seraient pas de purs arguments de pré-campagne.
Dr Oussou Kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké
Expert Analyste socio-politique et économique