La zone portuaire de Treichville, bien que l’un des grands pôles économiques du pays, est dans une situation de pollution endémique inquiétante causée par les cimenteries basées dans la zone portuaire. La commune est sous le poids d’une épaisse couche de poussière de ciment qui inquiète de jour en jour les populations de ladite commune. Nonobstant les plaintes et les angoisses des riverains, le maire et le conseil municipal semblent impuissants face à cette dérive sociale dont la solution est du ressort des pouvoirs publics.
Nul n’ignore l’importance de l’industrie cimentaire dans la réalisation des infrastructures de développement de notre pays, notamment immobilières et routières et bien d’autres. Cependant l’on se demande si le développement doit-il servir l’homme ou se servir de l’homme ?
Tout le monde prend conscience, aujourd’hui, des enjeux des grands dossiers environnementaux avec son focus sur le changement climatique. Comment pouvons-nous continuer à nous développer, à produire, sans compromettre notre environnement, notre santé et les besoins des générations futures ? La question est posée et l’urgence devient tangible. Nous sommes tous consommateurs, c’est donc le système de production dans sa globalité qui interpelle les citoyens que nous sommes mais aussi les responsables politiques ; bien que le ciment permette de répondre aux besoins fondamentaux que constituent le logement ou les infrastructures.
La protection de l’environnement et la santé publique sont des points essentiels du gouvernement. Les reformes relatives à ces points focaux ont été défendus avec vigueur par les pouvoirs publics. Notamment la réforme sur l’importation des véhicules d’occasion dont les raisons invoquées étaient de réduire significativement le nombre croissant des accidents de la route ainsi que les gaz polluants qui induisent de graves problèmes de santé et nuisent considérablement à l’environnement.
Alors, comment comprendre le paradoxe ? Les usines de ciment comptées parmi les grands pollueurs de la planète soient installées en plein cœur de la zone économique portuaire qui draine énormément du monde mais aussi adjacentes des cités dortoirs de la commune de Treichville. Or c’est un secret de polichinelle, bien que l’usine de ciment soit l’un des composés économiques qui aident à stimuler l’économie du pays, le processus de fabrication du ciment est un processus complexe et contaminé parce qu’elle produit des polluants notamment des Gaz, CO2, poussières, et cause du bruit et des odeurs qui ont un effet néfaste sur l’environnement et la santé.
De la responsabilité du Maire de Treichville
Les travailleurs du ciment et les riverains sont exposés à des gaz et des poussières résultant de réactions chimiques, tels que les oxydes d’azote (NOx), le dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de carbone (CO), le CO2, les polychlorobiphényles (PCB), ainsi que de petites quantités de composés organiques volatils, d’ammoniac, de chlore et de chlorure d’hydrogène. Les risques pour la santé sont principalement des atteintes de voies respiratoires pouvant aller jusqu’au cancer.
Alors le Maire, en sa qualité de premier magistrat de la commune, dispose de compétences de police générale. Il est notamment en charge de l’application du règlement sanitaire sur le territoire communal. Du fait de sa proximité avec ses administrés et avec le terrain, il est un acteur essentiel de l’action en santé environnementale. Il est vrai que le maire est rarement l’autorité dotée des pouvoirs de décision essentiels, ceux-ci appartenant le plus souvent au gouvernement. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne puisse intervenir.
L’Etat est placé en première ligne, le maire n’est pas pour autant démuni et peut se voir reconnaître certaines prérogatives. Plus encore, celui-ci est même, dans certaines hypothèses, tenu d’intervenir, voire attaquer l’Etat en justice.
Par Idriss Dagnogo
