La Coupe d’Afrique des Nations s’est achevée sur le sol ivoirien, et ce fut un triomphe. Par cet événement, notre pays a su révéler au monde entier, sa splendeur et sa grandeur. Nombreux ont été les visiteurs et les observateurs qui ont été éblouis par le niveau de développement de la Côte d’Ivoire. Sur le plan des infrastructures routières, des stades et du tourisme, la Côte d’Ivoire a été irrésistible. Cette CAN a été une véritable réussite, tant sur le plan organisationnel que sportif.
Mais au-delà de ces aspects matériels, cette CAN a été surtout l’occasion de voir les Ivoiriens unis, loin des querelles politiques et partisanes. Tous les problèmes ont été mis de côté pour accueillir les étrangers dans notre beau pays. Pari réussi par tous les Ivoiriens qui ont fait preuve d’hospitalité, de fraternité et de patriotisme. Aujourd’hui, de nombreux pays africains, européens et autres parlent de la Côte d’Ivoire à coup de vocables dithyrambiques.
Ils reconnaissent la place de leader que notre pays occupe sur le continent. Au plan sportif, nous avons marqué les esprits en couronnant le succès organisationnel par une victoire à la finale face au Nigeria. Nos Éléphants ont fait honneur au maillot orange, blanc et vert, en déployant leur talent, leur courage et leur solidarité. Ils ont su faire vibrer tout un peuple, qui les a soutenus jusqu’au bout.
Ils ont écrit une nouvelle page de l’histoire du football ivoirien, en remportant la troisième étoile. Tout ceci est très bien ! La compétition étant maintenant terminée, place aux réalités des Ivoiriens. Dès la célébration de nos héros, nous sommes surpris de constater une certaine récupération malsaine venant d’une catégorie de responsables proches du RHDP.
« Le Président de la République doit prendre des mesures de baisse sur les taxes élevées pour les denrées alimentaires et le transport »
Là où tous les Ivoiriens ont mis du leur, certains personnages mesquins n’ont rien trouvé d’autre que de ramener la victoire à un groupe, à un clan avec un dessein qui dénature le sens profond de cette grande victoire. Cela n’honore pas la volonté du Président de la République, qui, lui a été très heureux de voir un peuple rassemblé autour d’un idéal : la Côte d’Ivoire.
Rappelons qu’il y a très longtemps que nous n’avons pu voir cela. Il faut que ces gens comprennent que la victoire est celle de tous les Ivoiriens, sans distinction d’origine, de religion ou de parti. D’autres parts, tous semblent avoir été récompensés. La FIF, les joueurs, les organisateurs, etc. Mais pour l’instant, le plus grand oublié demeure le peuple, à l’image du discours de Max Gradel, qui annonçait les couleurs de l’oubli du peuple en l’ignorant totalement lors de son discours devant le Président de la République.
Après cette démonstration de notre unité, de notre patriotisme, du sens du devoir, il faudrait que le bonheur soit partagé et se répercute au quotidien sur le visage, les lèvres et dans les assiettes de tous les Ivoiriens. Le Président de la République doit prendre des mesures de baisse sur les taxes élevées pour les denrées alimentaires et le transport. Il doit également réajuster à une baisse significative de 15% le prix au kilowatts de l’électricité.
« Il faut prendre des décisions fortes pour l’intérêt intérieur »
La Côte d’Ivoire en a les moyens, il suffit d’une volonté politique. Car la vie chère est subie par le peuple. Le bonheur du peuple n’est pas cosmétique. Que le Président prenne ces grandes décisions pour le bonheur de tous. L’électricité doit impérativement diminuer, surtout que nous sommes producteurs d’énergie.
Il est difficile de comprendre qu’elle soit aussi chère en Côte d’Ivoire, pendant que nous en vendons dans la sous-région à des prix coopératifs, à des pays qui pourtant ne font que nous défier et nous démontrer au fil des jours qu’ils ne marchent pas dans une vision commune avec notre pays.
Il faut prendre des décisions fortes pour l’intérêt intérieur. Autrement, l’électricité n’est pas le seul problème qui affecte le quotidien des Ivoiriens. Il y a aussi la question de la sécurité, de la santé, de l’éducation, de l’emploi, de la justice, de la bonne gouvernance etc. Autant de domaines où il faut agir vite et bien, pour assurer le bien-être et le progrès de notre nation.
Par Ahouman Gaël Lakpa
Citoyen ivoirien et analyste socio-politique
