Les partis politiques dans l’opposition ne cessent de jouer avec le feu, en saisissant la justice. Ils ne craignent pas de se fragiliser par l’incendie de leur propre institution. En effet, le FPI a fini par exploser en plein vol.
En décembre 2014, Pascal Affi N’Guessan, le président sortant, s’est opposé à la candidature jugée irrégulière de Laurent Gbagbo, alors détenu à la CPI, pour diriger le parti.
Il a donc esté en justice et a obtenu, le 9 décembre, l’annulation du 4è Congrès ordinaire (11 au 14 décembre). La grave crise qui s’est ensuivie a abouti à la rupture entre les deux leaders.
Au PDCI-RDA, l’on n’a pas tiré les leçons de ce fracas. De ce fait, deux militants, dénonçant des dés pipés, ont porté leurs griefs devant la justice.
Dans la procédure de référé d’heure en heure, ils ont obtenu, le 15 décembre 2023 et très tard la nuit, le report du 8è Congrès extraordinaire du parti (16 décembre) avec aussitôt un déploiement massif du dispositif policier pour empêcher les 6.000 congressistes d’accéder au site retenu, l’hôtel Ivoire.
La victoire à l’arraché des plaignants laisse un parti K.O debout et dans l’incertitude: le successeur d’Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023, reste attendu et Philippe Cowpply-Bony Kwassy, le président intérimaire dont le mandat statutaire est de six mois, risque d’être frappé de forclusion, laissant ce parti septuagénaire sans tête.
C’est le saut dans l’inconnu. Sans compter que le PDCI-RDA, gangrené par un processus électoral complètement manipulé, se trouve à couteaux tirés entre des camps antagonistes.
F. M. Bally