L’ex ministre du commerce de Côte d’Ivoire, par ailleurs Député et Délégué départemental du PDCI-RDA de la circonscription de Dabakala, Jean-Louis BILLON, est convoqué le 04 décembre 2024 par le conseil discipline dudit parti pour des chefs d’accusation à lui attribués notamment : atteinte à l’unité du parti et insoumission aux décisions du parti. Une convocation par ailleurs reportée au 10 décembre prochain à la demande de l’accusé pour des raisons professionnelles.
En effet, monsieur BILLON a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. Un projet ambitieux qui n’est pas du goût des hautes instances de son parti qui veulent imposer le président nouvellement élu à la tête du parti en l’occurrence Tidjane THIAM, présumé candidat naturel à l’élection présidentielle de 2025, et dont l’issue devrait être validée par une pseudo convention.
À postériori, l’élection de Tidjane THIAM à la tête du parti s’est déroulée sur fond de chicaya entre les hauts cadres du parti. Un groupuscule dont le président intérimaire COWPPLI Boni, a usé de stratagèmes et de façon péremptoire pour écarter d’autres candidatures de poigne susceptibles de rivaliser Tidjane THIAM au poste de président du parti.
Un jeu démocratique taillé sur mesure entrainant un effet de bord dans la famille du parti septuagénaire. Certains estiment être méritoires que d’autres pour diriger le parti eu égard à la résilience dont ils ont fait preuve pour tenir débout le parti pendant la traversée du désert. Mettre en position de deus ex machina l’ancien directeur de la banque suisse au détriment des autres candidatures ne pouvait qu’engendrer du ripolinage malsain que l’on constate aujourd’hui.
La sentence contre Billon laissera indubitablement des conséquences antagonistes sur la cohésion et l’unité du parti
En effet, le désir de Jean-Louis BILLON de se porter candidat à l’élection présidentielle ne date pas d’aujourd’hui. Il l’a exprimé sous la présidence de feu Henri Konan BEDIÉ qui a réussi par ailleurs à l’en dissuader après un échange fructueux mutuel. Il renchérit ce désir pour l’élection d’octobre 2025, lequel désir est vu d’un mauvais œil par ses détracteurs au sein du parti qui continuent par ailleurs d’œuvrer sous le sceau d’un complot ourdi cousu de fil blanc en vue de l’écarter et l’éloigner durablement de la course au pouvoir.
Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire dans sa nouvelle configuration, semble dénué de son caractère démocratique pour laisser place à l’admonestation, au bâillonnement, à la privation de la liberté d’expression et à l’ostracisme.
Puisque le pouvoir est le cœur du politique, le complot est toujours l’ombre du soleil éclatant les pouvoirs. Il est la face cachée de l’ascension, l’abime sous les pieds du conquérant, l’envers menaçant de la réussite. Il est le lieu par excellence de masques dissimulés dans la pénombre, de mythes stéréotypés.
Si la description des faits varie selon la tète du client, la théorie du complot, elle, semble répéter à travers des allégations ubuesques jalonnées par des manœuvres tortueuses, des agissements occultes et dissimulés d’agents troubles dans le labyrinthe des stratégies à dessein inavoué. Au sein du PDCI-RDA, elle frappe sans cesse les figures emblématiques considérées non originales et originelles.
Elle enchaîne les mêmes explications, elle utilise les mêmes schèmes. Elle recycle les mêmes codes. La sentence contre Billon laissera indubitablement des conséquences antagonistes sur la cohésion et l’unité du parti. Wait and see…
Par Idriss DAGNOGO