Crise à Fraternité Matin: Sans salaires, les travailleurs menacent de fermer le journal jeudi; vers un black-out du Compte rendu du Conseil des ministres?
Jusqu’à ce 9 juillet 2024, l’écrasante majorité des travailleurs de Fraternité Matin, n’a pas encore perçu son salaire du mois de juin. Cela, selon le secrétaire général du Syndicat uni des travailleurs de Fraternité Matin (Syntu Frat Mat), Emmanuel Kouassi, les fait retomber dans les incertitudes de paiement d’un passé récent dont ils gardent un amer souvenir.
Face aux difficultés de tous ordres qui les accablent, et les assurances données par la direction générale mais non respectées par celle-ci, les travailleurs ont décidé de se faire entendre. D’où l’assemblée générale extraordinaire organisée le 9 juillet 2024 dans la salle Houphouët Boigny prise d’assaut par les agents.
Pour exprimer leur mécontentement, les agents du journal gouvernemental ont décidé d’attacher un bandeau rouge à leur bras jusqu’à satisfaction de ce minimum. Emmanuel Kouassi, après avoir détaillé aux travailleurs, les démarches entreprises auprès de la direction des Ressources humaines du journal, depuis le mardi 2 juillet 2024 pour anticiper la situation de non-paiement des salaires dans le délai légal, a donné une consigne claire aux agents désabusés.
« Si jusqu’à mercredi 10 juillet 2024, le dernier travailleur de Fraternité Matin n’est pas payé, le jeudi 10 juillet 2024, nous entamons la grève. Même s’il s’agit d’un seul agent, même si c’est le plus petit salarié, nous serons solidaires de lui et entrerons en grève systématiquement », a menacé Emmanuel Kouassi. Sous les applaudissements des travailleurs.
« le salaire d’un travailleur n’est pas une loterie avec laquelle la direction doit jouer.»
Pour l’heure, le secrétaire général du Syntu Frat Mat a demandé aux agents de remplir leurs tâches respectives, dans le respect des uns et des autres, tout en ayant aux bras leurs bandeaux, signe de leur mécontentement. Pour le SG, « le salaire d’un travailleur n’est pas une loterie avec laquelle la direction doit jouer.»
C’est pourquoi, même s’il reste des points à satisfaire relativement aux négociations, il n’admet pas que les dirigeants de l’entreprise fassent du paiement du salaire, une loterie. Il a également brandi les points d’accord obtenus lors des négociations du 18 juin 2024 avec la direction générale, sous l’arbitrage de l’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire.
Selon les conclusions de ces négociations, plusieurs points d’accord peinent à entrer en vigueur du fait du non-respect par la Direction, de ses engagements. L’Ag qui a duré une trentaine de minutes a permis à des agents de crier leur colère, car ne pouvant honorer leurs engagements familiaux à temps.
Pour finir, le journaliste syndicaliste, chef du service Régions, a demandé aux travailleurs de rester soudés et mobilisés, car la direction ne joue pas franc jeu avec les représentants des travailleurs, comme en témoignent les assurances données sur le paiement des salaires mais non respectées. Il a donné rendez-vous le jeudi 11 juillet 2024 à 10 heures à tous les travailleurs, sans exception, à la salle Houphouet Boigny pour faire le point et aviser.