Débat sur l’intégration africaine et le panafricanisme: Alafé Wakili et l’ONG l’Africanisme mettent aux prises société civile et partis politiques
A l’initiative de l’organisation de la Société civile l’Africanisme, conduite par le journaliste écrivain ivoirien Alafé Wakili, une conférence publique s’est tenue le jeudi 20 juin 2024 à l’université Felix Houphouët Boigny de Cocody à Abidjan dans le cadre de la Journée mondiale de l’Afrique, célébrée chaque 25 mai. Cette conférence publique avait pour thème, ‘’l’intégration africaine à l’épreuve du panafricanisme : enjeux, défis et perspectives.’’
Des personnalités ivoiriennes de la Société civile, des responsables de partis politiques et un enseignant-chercheur, ont été conviés pour donner leurs opinions sur cette thématique autour d’un panel. Le premier intervenant à cette conférence qui a réuni des centaines d’étudiants à l’amphi du District de l’Université, a été l’ambassadeur Claude Sahi, Secrétaire exécutif adjoint du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la Paix (RHDP, pouvoir).
Il a déploré malheureusement le fait qu’aujourd’hui, le panafricanisme ait pris une dimension un peu plus idéologique et populiste. Selon lui, lorsqu’on reste sur des positions populistes et dans le trouble idéologique, on s’éloigne de l’essentiel qui est de contribuer à l’amélioration des conditions des populations et d’être des fers de lance de l’élévation de la conscience des citoyens. Au niveau de l’intégration africaine, il souhaite plutôt qu’on parle de l’intégration ou du brassage des peuples.
Jules Gué, Secrétaire national et Directeur de cabinet du vice-président du Front populaire ivoirien (FPI), après avoir défini les termes clés du thème, à savoir, intégration africaine et panafricanisme, a expliqué qu’à l’instar de la vie qui en elle-même est un processus, accéder à un panafricanisme vrai, va nécessiter un peu plus de temps aux nations africaines, 60 ans après leurs indépendances.
L’activiste Pulchérie Gbalet, présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), une organisation de la société civile, a fait l’historique du panafricanisme depuis l’esclavage, avant d’appeler à ne pas associer panafricanisme et intégration africaine. Pour elle, le manque de solidarité entre les Etats est un frein à l’intégration africaine, ajoutant que les instruments crées pour y parvenir ne sont pas fonctionnels.
‘’Tant qu’on aura des chefs d’Etat arrimés à ce pseudo indépendance, le panafricanisme ne sera jamais une réalité’’, a-t-elle soutenu pour être plus claire, saluant l’initiative des pays de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui entendent sortir de l’organisation sous-régionale la CEDEAO.
Pour l’analyste politique, Professeur Simplice Dion, l’Afrique est une mine d’or qui malheureusement dort. Elle gagnerait à se réveiller à travers des dirigeants beaucoup plus rusés. Elle doit comprendre que c’est par la science et la technologie qu’elle pourra se développer, ajoutant qu’on ne doit pas opposer intégration africaine et panafricanisme. Le dernier intervenant à cette conférence publique qui a suscité beaucoup d’intérêt pour les étudiants qui n’ont pas manqué d’interagir, a été l’ex-leader de la galaxie patriotique Charles Blé Goudé, président du Congrès pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP).
Il a quant à lui, appelé à faire tomber les barrières entre les Etats africains et à un renouveler la classe politique. Il a par ailleurs invité la nouvelle génération africaine à faire en sorte que l’Afrique qui est un continent riche, ne puisse pas être éternellement à la charge des autres continents. À suivre l’exemple de développement des pays comme le Japon de la Chine ou de la Coré.
Président de l’organisation de la société civile l’Africanisme, Alafé Wakili, pour clore cette activité qui est la deuxième du genre depuis le lancement des activités de la société civile l’Africanisme, a appelé à l’instar de l’ambassadeur Claude Sahi et de Charles Blé Goudé, à un panafricanisme non-populiste mais plutôt intelligent et raisonnable pour aider à avancer dans l’intégration africaine.