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Déguerpissement des populations à Abidjan: une des conséquences de l'echec de la politique des logements sociaux

Culture et société

Déguerpissement des populations à Abidjan: une des conséquences de l’echec de la politique des logements sociaux

Dès l’accession du Président de la République S.E Alassane OUATTARA à la magistrature suprême, il a institué dans les grands projets de gouvernement, l’universalité de la politique des logements sociaux. Une politique salutaire appréciée à sa juste valeur par l’ensemble des ivoiriens dont la majorité est confrontée à un manque criard de logements salubres. 

Une sensibilisation accrue a été lancée afin que chaque ivoirien puisse acquérir un logement selon ses capacités économiques. Un compte séquestre a été ouvert afin de soutenir ce gigantesque projet. Des millions d’Ivoiriens se sont préinscrits au lancement de l’opération dont les frais d’ouverture du dossier s’élevaient à 30 000 Fcfa, qui par ailleurs n’ont jamais été remboursés aux souscripteurs. 

Le prix du logement social était compris entre 5 et 10 millions de Franc cfa. Celui du logement économique, compris entre 10 et 15 millions de Fcfa. Les critères d’éligibilité étaient rattachés à la nationalité ivoirienne des requérants dont le revenu ne devrait pas dépasser 400 000Fcfa. 

En outre, ils ne devraient être propriétaires ou copropriétaires d’un logement en Côte d’Ivoire. Aussi, les demandeurs devraient être salariés du secteur public ou privé, ou exercer une profession libérale du secteur formel ou informel à revenus réguliers ou irréguliers. 

Ils devraient disposer d’un compte bancaire et d’un compte contribuable, et aussi être à jour de leurs impôts. En effet, ce grand projet qui devrait résoudre le manque de logements et en conséquence baisser le coût des loyers pour les populations, fut un échec cuisant du gouvernement ivoirien. 

Et une de ses conséquences est la continuité de l’occupation anarchique du domaine de l’Etat par les infortunés de la nation qui n’ont malheureusement d’autre choix que de vivre la misère au vu et au su des pouvoirs publics qui feignent ignorer la genèse ou la cause de ces faits sociaux pour s’attaquer aux conséquences. 

Revoir foncièrement la politique du logement pour le bien-être des populations.

Un véritable manque de volonté politique pour mettre en œuvre ce grand projet tant attendu par les familles modestes, a fini par être une valeur ajoutée des nantis de la nation. La politique de démolition des habitats à risque suscite aujourd’hui un débat frontal, une polémique entre les partisans du pouvoir et ses détracteurs. 

Les pouvoirs publics nous rappellent la sécurité des zones à risque, l’insalubrité, les risques d’éboulement liés à la saison des pluies et divers cataclysmes. Les « bricoleurs désorientés » de la politique de la ville s’opposent ainsi aux acteurs de la pauvreté. Alors faut-il démolir massivement les logements à risque sans se soucier du recasement ou du relogement des victimes ? 

Si cette question n’est pas nouvelle, la volonté affichée des pouvoirs publics de la Solidarité nationale et la crise du logement croissante identifiée notamment dans les grandes villes en a fait une question centrale de la politique du logement. Autour d’elle, s’agrègent ainsi des débats qui non seulement se multiplient mais surtout suscitent des positions qui se radicalisent fortement. 

Comme souvent, cette radicalisation du débat se traduit par une simplification de ses algorithmes : on trouve d’un côté les tenants d’une démolition indispensable et de l’autre, les opposants fermes à toute démolition sans solutions alternatives. Certes on ne peut pas faire d’omelette sans casser les œufs, en revanche il faut savoir que les coquilles ne sont pas jetées pêle-mêle dans la cuisine. Elles sont naturellement recueillies dans un endroit prévu à cet effet. 

Comment comprendre que l’Etat ait accueilli sur le territoire septentrional des milliers de réfugiés venant des pays voisins, victimes de la guerre contre le terrorisme en leur construisant des logements avec toutes les commodités pendant que d’autres compatriotes broient du noir pour trouver des conditions similaires de relogement d’urgence? Oui, l’une est de dédommager et l’autre est de pouvoir se trouver un autre logement alternatif… Revoyez foncièrement la politique du logement pour le bien-être des populations.

Par Idriss Dagnogo

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