Alors que nous attendions des mesures du côté de la présidence allant dans le sens de l’amélioration de la vie des Ivoiriens, le mercredi 21 février restera gravé dans l’esprit des populations de Yopougon Gesco. En effet, les opérations de déguerpissement entreprises par le district, bien que visant à rétablir l’ordre urbain et à préparer le terrain pour des projets d’infrastructure, ont eu des répercussions sociales profondes et immédiates.
La destruction d’une école de plus de 1800 élèves en plein milieu de l’année scolaire est un exemple frappant de l’impact direct sur la communauté éducative. Ces actions, menées sans précautions suffisantes pour la dignité et le bien-être des résidents, ont suscité des tensions et frustrations légitimes.
Que dire de tous ces déplacements forcés, violents et autoritaires, avec leurs conséquences sanitaires, économiques et sociales directes et indirectes sur les populations concernées ? Les marchés de proximité, qui étaient des sources de revenus pour de nombreuses familles, ont été démantelés, laissant des vendeurs, souvent des femmes et des personnes vulnérables, dans une précarité accrue.
Et devant ce constat affligeant, se dresse un tableau politiquement noir : une discorde entre le Gouverneur d’Abidjan et le Maire de Yopougon, tous deux pourtant membres du RHDP. Cette discorde souligne une fracture au sein du parti au pouvoir et met en lumière un malaise politique qui se traduit par une souffrance sociale.
Les assurances données aux habitants par le maire Adama Bictogo ont été balayées par l’action unilatérale du gouverneur Bacongo, une véritable déconvenue pour le maire. C’est vraiment dommage en ces temps de vie chère où les souffrances des populations s’accroissent, les dirigeants eux semblent se battre pour affirmer leur leadership au détriment des citoyens.
La voix du peuple, souvent étouffée dans ces grands projets, doit être entendue et respectée. Il est impératif que les autorités prennent des mesures pour recaser les populations affectées et offrir des solutions durables aux personnes déplacées.
Par Ahouman Gaël Lakpa
Citoyen ivoirien et analyste socio-politique