Ce n’est un secret pour personne que le niveau général, surtout l’orthographe et la grammaire française, des jeunes apprenants ivoiriens, ne fait que baisser d’année en année. Pour autant, depuis son accession à la magistrature suprême, suite à une décennie de crise politico-militaire qui a sérieusement entamé l’intégrité et la qualité des infrastructures éducatives, d’immenses efforts sont déployés pour que le système éducatif retrouve son lustre d’antan.
Entre réhabilitation d’infrastructures détruites et l’érection de nouveaux bâtiments, en passant par l’adoption de nouvelles lois et initiatives novatrices, c’est autant d’investissements, d’engagement et de volonté de la part du gouvernement et, spécifiquement, des autorités éducatives, pour offrir une éducation de qualité aux enfants.
Toutefois, il est évident qu’atteindre un tel niveau, c’est-à-dire dire celui qui prévalait avant les années 90, ni les investissements massifs, ni les législations, les innovations, ni même la motivation des acteurs directs, encore moins la promotion de bonnes pratiques ne sauraient suffire.
Encore faudrait-il créer les conditions idoines pour l’acquisition du savoir, comme l’existence de bibliothèques dans les lycées et collèges, par exemple. Cela ne veut pas dire que les éléments ci-dessus évoqués ne soient pas essentiels.
Au contraire, ils sont d’une importance capitale car pour bâtir un système éducatif fort et résilient, il faut à la fois des ressources financières, techniques, infrastructurelles et humaines.
« Il faudra songer à mettre en place des bibliothèques et, mieux, instituer des heures de bibliothèque dans l’emploi du temps des apprenants »
Toutefois, si on part du postulat qu’une éducation de qualité se définit comme « une éducation élargie aux compétences transversales…qui font grandir les élèves, leur permettent de tisser leurs relations avec les autres, de réfléchir avec discernement et de s’ouvrir aux enjeux du monde » et que l’évolution technologique actuelle fait de ce type d’éducation une exigence, alors il faudra songer à mettre en place des bibliothèques et, mieux, instituer des heures de bibliothèque dans l’emploi du temps des apprenants.
A ce propos, il serait intéressant que de deux heures à deux heures et demie par semaine soient insérées dans les emplois du temps. Il est clair que dans les débuts, ce ne sera pas une partie de plaisir pour eux car n’y étant pas habitués du tout, mais avec le temps, ils vont peu à peu s’habituer à la lecture et à la recherche, toutes choses qui les rendront meilleurs par la suite et leur permettra d’atteindre leurs objectifs socio-professionnels personnels ainsi que ceux de développement économique et social de la Côte d’Ivoire.
De OUSSOU Kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara (UAO)-Bouaké
Expert en développement professionnel