Charles Blé Goudé peut certainement se demander s’il a été taclé par l’État ivoirien. Il a pu organiser le deuxième Congrès ordinaire (24 et 25 novembre 2023) du Cojep, son parti, mais il n’a pas été au bout de son programme.
En effet, le clou de cette manifestation portait sur les festivités de la « dignité et de l’espérance », c’est-à-dire le premier anniversaire de son retour au pays, au cours desquelles il destinait un message aux Ivoiriens.
Prévue pour le dimanche 26 novembre, la fête a été annulée en dernière minute pour « raisons sécuritaires et indice trop élevé », dont a pris acte le président du Cojep, auquel même un lieu clos a été refusé.
Mais, après cette interdiction-surprise, l’on assiste à une inflation des manifestations, comme si l’État, en prenant prétexte de l’insécurité dans un pays où le prétendu indice est proche de celui de la Suisse, avait expressément mis les bâtons dans les roues de Blé Goudé.
Inflation des manifestations
En effet, Abidjan, la capitale économique, ne compte plus les forums et activités politiques d’envergure. Deux semaines seulement après le « Niet » à Blé Goudé, le RHDP tenait, le samedi 9 décembre, l’élection du président de sa jeunesse. Et le lendemain, dimanche 10 décembre, c’était la célébration du troisième anniversaire de l’investiture d’Alassane Ouattara.
Ce n’est pas tout. Le samedi 16 décembre, le PDCI-RDA organise son conclave pour élire son président, successeur d’Henri Konan Bédié, à l’issue du 8è Congrès extraordinaire. Quant au RHDP, il se dote d’une présidente le dimanche 17 décembre, au cours d’une assemblée générale élective.
L’intérieur du pays n’est pas en reste. Car les 16 et 17 décembre, à Ouragahio (région du Gôh), le PPA-CI termine son armature politique avec l’élection des premiers responsables des ligues de la jeunesse et des femmes.
De ce fait, la malencontreuse situation vécue par Charles Blé Goudé ne manque de faire penser à cette citation du président américain Thomas Jefferson: « Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre. »
F. M. Bally