Culture et société

Gestion des communes : Les conseils du docteur Oussou Kouamé Rémi aux maires de Côte d’Ivoire

Cela peut sonner comme le titre d’une ritournelle, mais non c’est un plaidoyer pour les maires ivoiriens. Nous savons que le maire, en tant qu’élu et premier magistrat de la commune, incarne certaines valeurs républicaines, notamment le respect de la loi, le respect de la vie privée de ses administrés, la garantie des valeurs républicaines et la cohésion. 

Toutefois, il serait plus intéressant et pertinent qu’ils troquent cette casquette officielle contre celle de véritables agents de développement; d’où la raison de ce billet.

Si j’étais maire, je mettrais l’insalubrité en tête de liste de mes priorités. Je ne me contenterais pas seulement de mettre des poubelles partout, mais je sensibiliserais constamment mes administrés en leur faisant comprendre que leur bien-être sanitaire dépend en grande partie de la bonne hygiène de leur cadre de vie et qu’une population en meilleure santé pourra participer à la production et ainsi contribuer activement au processus de développement. 

Ainsi, d’autres communes, en prenant de la graine, s’inspireront de mon exemple. Alors, peu à peu, on pourra peut-être venir à bout de l’insalubrité et le manque d’hygiène dans les centres urbains.

SI j’étais maire, je construirais des bibliothèques dans ma commune et soutiendrais activement les activités visant à mieux instruire les jeunes, car il est évident que le niveau éducatif est en chute libre depuis le milieu des années 90.

En outre, avec l’aide sponsors, j’organiserais des concours d’orthographe aux fins de susciter la lecture parmi les enfants et les jeunes.

« Si j’étais maire, je me ferais fort de recenser toutes les activités génératrices de revenus de ma commune »

Enfin, à défaut de pouvoir agir sur le système éducatif national, je susciterais l’apprentissage de l’anglais en contribuant à mettre en place des clubs d’apprentissage de l’anglais dans les lycées et collèges de ma commune, car il est vrai que l’anglais est devenu incontournable aujourd’hui si on veut être employable.

Si j’étais maire, je me ferais fort de recenser toutes les activités génératrices de revenus de ma commune et j’octroierais des prêts allant de 50.000f à 100.000f à leurs propriétaires en vue de les aider à renforcer et/ou étendre leurs activités, histoire de générer plus d’emplois et de revenus, et ainsi peut-être réduire le taux de délinquance et de criminalité. Et en le faisant, je favoriserais l’inclusion financière, comme gage de croissance et de développement pour tous.

Si j’étais maire, j’organiserais des concours pour sélectionner les meilleurs projets susceptibles de participer au développement agricole de ma commune et rechercher des investisseurs pour donner vie à ces projets.

« Si j’étais maire, j’offrirais aux étudiants des opportunités d’apprentissage expérientiel à travers des stages »

Si j’êtais maire, je collaborerais étroitement avec la ou les universités de ma commune pour tirer avantages des innombrables synergies que ces institutions bourrées de talents pourraient apporter à ma commune.

Si j’étais maire, j’offrirais aux étudiants des opportunités d’apprentissage expérientiel à travers des stages, des projets collaboratifs et des bourses d’études, étant entendu que la mairie est une entité de développement, afin de tirer parti directement de ce capital humain insoupconné, pour ne pas le pousser à s’exiler.

On me posera certainement la question suivante: où comptez-vous trouver les fonds pour soutenir toutes ces initiatives? Car, toute initiative de développement entraîne nécesssairement un coût.

Alors, naturellement, je répondrais que je m’appuierai d’abord sur mes valeurs personnelles (leadership, coaching, esprit et engagement citoyen, proactivité, souci de vouloir servir les autres, faire passer l’intérêt général en premier, esprit de sacrifice, etc.,) et mon capital social où les partenariats internationaux joueront un grand rôle. 

Ensuite, bien évidemment, je m’appuierais sur une équipe de professionnels dynamiques, motivés et qui n’a pas peur d’aller au charbon.

Alors, même si la politique en Afrique est imprévisible et sujet à des coups de théâtre, je pourrais prédire à 80% que je serai réélu à volonté.

Oussou Kouamé Rémi, PhD et MA, enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouake et expert en développement professionnel des élèves et étudiants

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