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L'Afrique, vaste Cité des jouissances paresseuses: Est-elle plus peuplée que la Chine populaire ?

CAFÉ CHAUD

L’Afrique, vaste Cité des jouissances paresseuses: Est-elle plus peuplée que la Chine populaire ? ( Par Sylvain Takoué) 

C’est Malthus (de qui est venu le malthusianisme, théorie forgée pour la limitation de la démographie), qui a formulé cette boutade, au sujet des Noirs et des Africains : « Le lit est fécond, mais la table est maigre ».

Malthus caricature ainsi la vie de l’Africain, tout court. Celui-ci, selon lui, n’a son existence vouée qu’à ce comportement contradictoire : se laisser aller aux jouissances excessives et fécondes du sexe, et procréer énormément, sans pour autant assurer la nourriture, c’est-à-dire l’avenir, aux nombreux enfants nés des œuvres nocturnes des reins de l’Africain.

Autrement dit, pour Malthus, l’Africain se comporte sur terre, comme étant le seul être humain étant doté des attributs et du pouvoir du sexe, donnant droit aux délices extatiques.

Le résultat indiscutable, dira-t-il, de ce comportement à la fois divin (car il fait de l’homme un créateur d’autres petits humains faits à sa ressemblance, à la façon d’un Dieu créateur), et « bestial » (car là est le rabaissement de l’homme à la condition animale en accouplement), est là : une Afrique surpeuplée partout de gosses devenant des gens n’ayant pas d’avenir. 

Et c’est là, où l’Afrique doit se regarder dans un miroir propre, et se demander ceci : nos jeunesses africaines ont-elles un avenir au sein du continent ? Pourquoi vont-elles, par milliers, et en nombre sans cesse croissant depuis des années, en fuyant leurs pays d’origine, se livrer, à leurs risques et périls, au désert maghrébin, puis à la mer Méditerranée, tout cela, pour émigrer en Europe ? Pourquoi vont-elles mourir massivement, par vagues déferlantes, à la mer sinistre, si elles n’ont laissé leur peau au sable incandescent du désert ?

Alors, oui : l’avenir des jeunesses africaines avait déjà, avant elles, foutu le camp, avec la non-préparation de cet avenir là, par nos « pères » politiques ventrus, au pouvoir depuis des lustres en Afrique, qui ont oublié qu’ils n’etaient pas là que pour gouverner pour eux seuls, et leurs familles joufflues et heureuses en cercles fermés. 

Non : c’était une erreur, d’avoir des jeunesses à préparer pour demain, pour de meilleurs lendemains, par la bonne éducation nationale, la meilleure formation professionnelle et technique aux métiers essentiels de la vie, et de se détourner de tout ce fatras humains, grouillant de jeunes gens déscolarisés,  désœuvrés, oisifs, perdus et ne s’adonnant, pour se sentir aussi vivre dans la société, aux choses des basses et mauvaises mœurs : les jouissances paresseuses.

Ces masses de jeunes gens convaincus d’être inutiles à eux-mêmes, à plus forte raison utiles pour leurs familles, et celles qui naîtraient plus tard d’eux, sont l’esprit complètement noyé dans les vices de la société. Voyez-en deux ou trois, ou plus, groupe d’histrions bavards, oisifs et assis autour d’une table dans les espaces de plaisance ouverts, qui pullulent. Ce qu’ils y font ? Se noyer le cerveau dans l’alcool, imbiber leur esprit de ces jouissances nuisibles, et jacasser à perte de temps, aux prouesses de chacun pour la sexualité infecte…

Deux jeunes Chinois seulement, au contraire de nos jeunes africains oiseux, se retrouvent à une table, chez eux, sortent de leur esprit proactif une idée d’entreprise qui ferait date en Chine, et même dans le monde… L’Afrique est-elle plus peuplée que leur pays, la Chine populaire ? Autant le lit est fécond en Chine, autant la table est garnie, pas maigre. 

Les dirigeants chinois n’ont pas eu besoin que le monde leur enseignât l’audace de l’inventivité pour sécuriser l’avenir des leurs. Ils ont gouverné leur pays-continent, comme une grande et vaste famille sociale, en prenant en compte les besoins existentiels des masses citoyennes. Ils n’ont pas laissé aller la société chinoise à des jouissances paresseuses, aussi inutiles qu’improductives, comme en Afrique. 

Et notre Afrique : ce qu’elle est aujourd’hui, montre ce que ses vieux dirigeants d’hier, et certains de maintenant, en ont fait. Il n’y a, en effet, qu’à voir et regarder la pauvreté excessive des masses familiales, enfantant des masses de jeunesses sans éducation ni inventivité, qui, elles-mêmes représenteraient, dit-on, l’avenir du continent, mais un avenir perforé de toutes parts, et qui est déjà une épave abîmée dans le flot de la société… 

Pourquoi, de ces masses de jeunesses, que la situation désespère à ce point, ne sortirait pas la future élite du continent, qui, par le fait du baroud d’honneur, qu’elle en aurait, ne se ferait-elle pas les hommes futurs instruits de la Révolution africaine ?

Sylvain Takoué, 

Écrivain ivoirien 

Opposant politique 

En exil à Bamako ,

Et candidat à la présidentielle 

ivoirienne de 2025.

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