Eco et politique

Côte d’Ivoire : Tensions autour de l’héritage d’Houphouët-Boigny, une de ses maisons en vente, suscite la colère d’un notaire

Monique Agueh-Tahou, notaire judiciaire chargé du règlement de la succession de Félix Houphouët-Boigny, s’est tournée vers la justice française pour contester la mise en vente par Abidjan de l’hôtel de Masseran. Cette demeure parisienne avait été acquise par l’ancien président ivoirien en 1978.

La mise en vente de l’hôtel de Masseran par l’Etat ivoirien, révélée par Africa Intelligence (AI du 08/06/23), est subitement compromise et ravive les tensions autour de l’héritage du premier président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. 

Notaire établi à Abidjan, chargé de régler la succession de l’ex-chef d’Etat, Monique Agueh-Tahou, a officiellement déposé, le 23 juin, auprès des services de la procureure de la république de Paris un acte d' »opposition à la vente de l’hôtel particulier dit ‘hôtel de Masseran' ». Conformément à la procédure, ce document a été transmis le jour même par le parquet de Paris à l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, Maurice Kouakou Bandaman.

Risque de blocage

Désignée en juillet 2000 par jugement du tribunal de Bouaké, section de Toumodi, pour régler la liquidation et le partage de la succession du premier président de Côte d’Ivoire, Monique Agueh-Tahou met en péril la vente de la somptueuse propriété parisienne acquise en 1978 par Félix Houphouët-Boigny en sa qualité de « planteur », et donc à titre personnel.

Dans l’acte d’opposition à la vente consulté par Africa Intelligence, la notaire rappelle que l’ancien chef d’Etat était marié sous le régime de la communauté légale avec Marie-Thérèse Houphouët-Boigny. Pour Monique Agueh- Tahou, l’hôtel de Masseran, autrefois contrôlé par les époux Houphouët-Boigny à travers les parts au porteur de la société anonyme suisse SA Masserano, n’aurait pas dû être extrait de la succession.

Sans citer de noms, elle précise « que très curieusement, ces parts au porteur se sont retrouvées entre les mains d’individus prétendant agir au nom de la République de Côte d’Ivoire, sans que la moindre transaction juridique et financière soit intervenue ». Avec cette démarche, la notaire risque de bloquer toute transaction, qui serait exposée à des attaques judiciaires autour de la propriété, et fait obstacle à la publicité foncière. 

Monique Agueh-Tahou est assistée par l’avocat parisien Jean-Paul Baduel, ex-conseil de Marie-Thérèse Houphouët-Boigny. L’Etat ivoirien a confié la vente à l’agence immobilière de prestige Barnes International, avec un prix de départ fixé à 150 millions d’euros d’euros, soit environ 100 milliards de FCFA. 

Source : Africa Intelligence

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