Depuis la semaine dernière, plus précisément, le lundi 19 février, l’actualité sociale est dominée par la démolition du Groupe scolaire dénommé « Cha Hélène » situé à Gesco, dans la commune de Yopougon. En effet, dans le cadre de la vaste opération de déguerpissement menée par le nouveau Gouverneur du District d’Abidjan, M. Cissé Bacongo, certains sites dont la liste a été rendue publique, sont en voie de démolition, soit parce qu’ils occupent le domaine public ou à cause de leur dangerosité.
Bien que cette opération ne soit pas du goût de tous, on conviendra que tout État, digne de ce nom, dispose d’un cadre directeur général en matière d’occupation de l’espace; ce qui veut dire que quiconque ne peut ni ne doit s’installer là où bon lui semble. En outre, dans son rôle régalien, l’État doit veiller à ce que chaque citoyen vive dans des conditions humainement acceptables.
Alors, on comprend que si cette opération « Abidjan ville propre » fera certainement grincer des dents, il faut souligner qu’on ne pourra se rapprocher un tant soit peu de l’émergence tant souhaitée qu’en veillant à ce que chaque citoyen ivoirien vive dans la sûreté et la sécurité. Aujourd’hui, tout Ivoirien parle de Koumassi avec de la fierté, avec ses rues bien dégagées, alors qu’au moment où le maire de cette commune menait cette opération, il avait été traité de tous les noms.
Envoyer les élèves de Cha Hélène dans d’autres écoles, en tenant compte de critères comme l’accessibilité
Pour le reste, même si force demeure à la loi, je suis convaincu qu’une telle opération d’une telle envergure, du moins pour ce qui est de la destruction du groupe scolaire, n’aurait pu avoir lieu sans un moratoire conséquent. Pour autant, à cause des enjeux, on aurait pu attendre les vacances scolaires, pour mettre le projet de démolition à exécution.
Cependant, au regard de toute l’opération ville propre et sûre que le Gouverneur du District est en train de mener, il faut reconnaître que certaines mairies ont failli en grande partie à leur mission, notamment celle de veiller au respect des espaces appartenant à l’État et aux sites non-constructibles.
Ceci étant, la crise étant sur le point d’exploser, il ne reste qu’à envoyer les élèves de ce groupe scolaire dans d’autres écoles, en tenant compte de critères comme l’accessibilité.
Oussou Kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et expert en analyse socio-politique