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PPA-CI: Radié de la liste électorale, pourquoi Gbagbo s'entête-t-il à se déclarer candidat à l'élection présidentielle de 2025?

Economie et Politique

PPA-CI: Radié de la liste électorale, pourquoi Gbagbo s’entête-t-il à se déclarer candidat à l’élection présidentielle de 2025?

Avec 2025 qui avance à pas de géant, les grandes manœuvres politiques ont déjà commencé. Entre les tournées et meetings de pré-campagne du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) ainsi que l’investiture de l’ex-président, Laurent Gbagbo, comme son candidat pour la prochaine présidentielle et l’appel du Secrétaire général du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) à toute l’opposition pour tout faire pour faire barrage au Président Alassane Ouattara, en 2025, en passant par le giga meeting de Tidjane Thiam, le samedi 22 juin, à Soubré, 2025 promet de belles et chaudes empoignades.

On sait que si le Président Alassane Ouattara n’a pas eu d’adversaires sérieux en 2015, ni en 2020, 2025 se présente, au contraire, sous d’autres auspices. En effet, 2025 est un tout autre défi pour le Président de la République car le paysage politique, de plus en plus dynamique, ne cesse de se complexifier et de se réconfigurer avec, non seulement l’apparition de nouveaux acteurs qui ne cessent de fourbir leurs armes, ce qui est prévisible et risque même de prendre plus d’ampleur à l’approche d’octobre 2025, mais encore la volonté farouche de la plupart des formations politiques de l’opposition de faire tomber le Président Alassane Ouattara. 

Ce projet serait viable si et seulement si une figure clé de l’opposition n’avait maille à partir avec la justice. Il s’agit bel et bien de l’ex-president Laurent Gbagbo qui a été condamné, par contumace, à 20 années de prison pour le casse de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), en 2010. 

On sait que l’ex-président a été acquitté par la Cour pénale internationale des crimes contre l’humanité à lui reprochés, suite aux violences post-électorales de 2010, et qu’il a également été gracié par le Président Alassane Ouattara, mais pas amnistié, dans le cadre du cambriolage de la banque centrale. Ce qui le prive, du coup, de ses droits de citoyen électeur. 

Le cas Gbagbo continue d’alimenter le débat sur l’élection présidentielle à venir

Or, il a officiellement été investi par son parti, le PPA-CI, le vendredi 10 mai, pour être le candidat à la présidentielle, bien qu’ayant été radié de la liste électorale. Défiance de sa part et tentative de passage en force? Nul ne sait. La seule explication possible à l’attitude du PPA-CI et de son leader, réside dans le fait même que ce dernier ne reconnaît pas les faits. 

Il se dit plutôt victime d’une justice des vainqueurs, d’autant plus que le casse dont il est question s’est déroulé à Bouaké alors même que la Côte d’Ivoire était coupée en deux, à ce temps-là, avec le sud et une partie du centre sous contrôle du pouvoir de Gbagbo tandis que le centre et le nord etaient sous la direction des rebelles, plus tard appelés Forces Nouvelles (FN).

Bien malin sera celui qui pourra prédire ce qu’il se passera en 2025 pour lui, à moins que, lui renvoyant l’ascenseur, le Président Alassane Ouattara n’use de son pouvoir discrétionnaire pour le blanchir définitivement et lui permettre d’être éligible à nouveau. En attendant qu’une solution politique soit trouvée à cette crise, le cas Gbagbo continue d’alimenter le débat sur l’élection présidentielle à venir. 

Oussou Kouamé Rémi 

Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké 

Département d’anthropologie et sociologie 

Expert Analyste socio-politique et économique à la

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