Réduire les inégalités de genre en Côte d’Ivoire : Le PASEF-CI au centre d’un atelier d’imprégnation des autorités administratives et chefs de service de la Bagoué
Un atelier d’imprégnation du Projet intitulé « Amélioration du système de déclaration et d’enregistrement des décès des femmes pour réduire les inégalités de genre en Côte d’Ivoire » (PASEF-CI) à l’intention du corps préfectoral, des directeurs et chefs de services, ainsi que des responsables d’administration centrale en charge du genre, de la santé et de l’état civil de la région de la Bagoué dans le Nord du pays, s’est tenu, le vendredi 20 décembre 2024, à Boundiali.
Renforcer l’enregistrement des décès des femmes en Côte d’Ivoire. Tel est l’objectif que s’est assigné l’ANAED (Association nationale d’aide à l’enfance en danger), initiatrice du projet, qui bénéfie du soutien du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
Ouvrant la session, le préfet de la région de la Bagoué, préfet du département de Boundiali, Soumahoro Soualiho a salué le projet, qui va permettre d’avoir des données fiables sur les décès des femmes en vue de mieux orienter le gouvernement et les partenaires au développement dans leurs politiques de santé adaptées aux besoins de ces dernières.
« La femme demeure le pilier central de la famille. Il est donc nécessaire pour l’État, que tous les faits qui touchent à son état civil soient documentés, analysés et rendus disponibles afin d’assurer son plein épanouissement. Disposer de données fiables sur l’état civil de la femme, notamment le nombre de décès et leurs causes, c’est donner aux décideurs les moyens de renforcer et de mieux orienter les politiques publiques engagées par le président de la République à leur profit afin de trouver des réponses idoines aux vulnérabilités qui les affectent, elles et leur famille.
Si on veut que la femme soit autonome et qu’elle contribue efficacement au développement, il est bon de connaitre les problèmes qui sont les leurs, notamment les violences basées sur le genre, les décès en couche, les disparités vécues dans leur quotidien », a soutenu l’autorité préfectorale, avant d’inviter les populations et les responsables administratifs et politiques de la région, à s’impliquer dans le succès du projet.
Poursuivant, le préfet de région, Soumahoro Soualiho a émis le vœu que la PASEF-CI se pérennise et s’étende à toutes les localités de la Côte d’Ivoire. « Le projet vise à mettre en place un système d’enregistrement des faits d’état civil inclusif et efficace, prenant en compte les spécificités et les besoins des femmes, en particulier celles issues des groupes les plus marginalisés », a souligné Ségama Marie Traoré, directrice exécutive de l’ ANAED, lors du lancement du projet tenu, le mercredi 18 décembre dernier, à Abidjan-Cocody.
Pour sa part, Roger Douayéré, expert juriste sur le PASEF-CI a montré à travers une présentation, toute l’importance de la question de l’état civil au regard des enjeux. Il a, par ailleurs, indiqué que les statistiques nationales et celles de la région de la Bagoué sur les décès des femmes ne sont pas exhaustives. Pour lui, la non-prise en compte de la situation réelle des femmes accentue une injustice sociale profonde et des problèmes de gouvernance socio-économique et politique à son détriment.
À en croire Roger Douayéré, ce projet permettra de cerner les disparités socioculturelles, les inégalités de genre et les limites du cadre institutionnel et opérationnel qui entravent la déclaration et l’enregistrement des décès des femmes, et de proposer à l’adoption du gouvernement des réformes institutionnelles nécessaires pour la fiabilité des données, en lien avec l’amélioration des politiques publiques en matière de santé et d’autonomisation de la femme.
Notons que, la première phase du PASEF-CI prévue s’exécuter sur une année, portera sur plusieurs activités, notamment l’élaboration par les ministères techniques clés de directives opérationnelles intersectorielles pour faciliter la collecte et l’enregistrement des faits d’état civil prenant en compte les décès féminins.
Aussi, sont prévues des formations des acteurs à la mise en œuvre des directives, ainsi que des activités de sensibilisation et de plaidoyer pour le changement de comportement des populations afin de les amener à la déclaration systématique de tous les cas de décès. Il est aussi prévu des appuis spécifiques aux structures et mécanismes locaux de collecte de données.