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le président de l'Assemblée nationale, Adama Bictogo.

Eco et politique

Sale temps pour Adama Bictogo: Sa fille Lisa Sarr et ses frères Salif et Dramane Bictogo auditionnés par la justice; Ouattara ne souhaite pas intervenir

La fille et deux frères du président de l’Assemblée nationale ont été convoqués par la justice. L’État ivoirien réclame près de 6 millions d’euros à Snedai, l’entreprise qu’il a fondée, dans le cadre du marché de la confection des passeports.

Les tracasseries continuent pour le groupe Snedai, fondé par le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo. Plusieurs membres de la famille de ce baron du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, majorité) ont été convoqués au pôle économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.

Parmi eux figure sa fille Lisa Sarr-Bictogo, directrice générale adjointe de Snedai, chargée des activités immobilières du groupe. Celle-ci, qui dispose d’une délégation de signature sur les comptes de l’entreprise, a été entendue près de six heures par les enquêteurs ivoiriens. Deux frères d’Adama Bictogo, Salif Bictogo (président de Snedai) et Dramane Bictogo (directeur des achats), ont également été auditionnés

L’enquête en cours tente de déterminer si la part destinée à l’État ivoirien dans le cadre du marché de confection des passeports a été bien recouvrée par Snedai dans sa totalité. Le Trésor ivoirien réclame près de 4 milliards de francs CFA (6 millions d’euros), que Snedai aurait dû lui reverser. 

Les dirigeants du groupe ont reconnu devoir cette somme, mais ont justifié leurs difficultés à la décaisser par le détournement de fonds dont ils ont été victimes en 2023 et dont le préjudice est estimé à 5 milliards de francs CFA (7,6 millions d’euros). La plainte de Snedai, toujours en cours d’instruction, a entraîné la mise en détention provisoire de plusieurs suspects. 

Alassane Ouattara informé

Le dossier est scruté minutieusement par le général Vagondo Diomandé et Adama Coulibaly. Leurs ministères (respectivement intérieur et budget et finances) sont tous deux destinataires des fonds du marché des passeports. Informé de la situation dès le début du mois de juin, Alassane Ouattara ne souhaite pas intervenir pour le moment, mais suit la situation de près.

Ces auditions interviennent alors que Snedai est visé par un audit (AI du 27/06/24) et que plusieurs sociétés créées par Adama Bictogo font l’objet de contrôles fiscaux (AI du 31/05/24). Alors que le contrat de concession de Snedai sur les passeports ivoiriens arrive à son terme fin 2024, aucune négociation n’est prévue pour sa reconduction, pour le moment.

Le groupe belge Semlex convoite le marché, avec le soutien de David Dramane Ouattara, fils du président ivoirien. Cette entreprise avait déjà obtenu en 2019, grâce au lobbying du quinquagénaire installé entre Abidjan et Bruxelles, le marché du registre national des personnes physiques pour une durée de douze ans (AI du 29/05/19). 

Un contrat estimé à 750 millions d’euros. Pourtant poursuivie par la justice belge, Semlex avait été préférée par Abidjan au néerlandais Gemalto, à l’alliance ivoiro-belge Snedai-Zetes et au français Idemia.

Lemeridien avec Africa Intelligence

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