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Culture et société

Stupeur à Gbini (Kouto): Un étudiant et sa petite amie retrouvés morts dans leur maison

Un étudiant originaire de Danané, en licence de lettres modernes à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, et sa petite amie ont été retrouvés morts le Vendredi 14 juillet 2023 dans leur chambre dans le village de Gbini.

La découverte macabre a été faite dans la matinée du Vendredi 14 juillet 2023 dans le village de Gbini, dans le département de Kouto, dans la région de la Bagoué. Les corps sans vie ont été découverts dans une chambre indépendante, et enlevés après le constat de la gendarmerie et l’infirmier du Centre de santé du village.

Agé de 23 ans, l’étudiant Darius O., en année de licence, serait venu donner un coup de main à sa tante tenancière de bar à Gbini. Selon des témoignages, les concubins vivaient le parfait amour à l’abri du besoin financier. Le jeune garçon, gérant de plusieurs biens immobiliers, et la fille, patronne d’un magasin d’articles fournis depuis Abidjan, passaient pour des exemples de réussite dans le village. Ils étaient estimés et enviés.  

La tante du défunt, Sabine K., encore sous le choc, témoigne : «Le village a reçu Mercredi dernier un groupe de militaires venus instaurer un couvre-feu dans le village suite à une bavure policière ayant coûté la vie à un conducteur de taxi-moto vers Tengrela. Ils ont même poursuivi les gens par endroits pour les obliger à rentrer. C’est comme ça que Darius et Marie sont rentrés se coucher le jeudi vers 21 heures. Jusqu’à 8 heures le lendemain, leur porte étant toujours fermée, cela nous a alertés. J’envoie les gens taper mais aucun des deux, ne répond. C’est ainsi que j’ordonne que l’on défonce la porte métallique. Nous découvrons la fille couchée sur le lit, la tête reposée sur un oreiller, pendant que notre fils gît au pied du lit, la tête en direction de la porte. Que s’est-il passé ? Nous ne trouvons aucune explication», se lamente-t-elle.

« Comprendre comment cela ? »

Nathalie K., native également de Danané et mère du jeune étudiant, est presque aphone à force de pleurer. Sa chambre jouxte celle de son fils. « Cette nuit-là, je suis plusieurs fois sortie à cause d’un malaise au ventre. A aucun moment, je n’ai entendu le moindre bruit en provenance de cette chambre restée close jusqu’au matin. Qu’est-ce qui a pu emporté la vie de ces deux enfants ? Je n’arrive pas à comprendre», confie-t-elle en larmes.

La tante K. Sabine poursuit le film de la journée : « Nous les avions conduits aussitôt au dispensaire du village croyant à un évanouissement. Lorsque leur mort nous a été confirmée, nous les avons ramenés à la maison et sommes allés chercher les gendarmes qui se sont amenés avec deux infirmiers aux environs de 15 heures. Ils ont tour à tour retourné les corps et regardé chaque endroit sans rien trouver comme trace d’agression.

Alors les gendarmes nous ont dit que nous pouvons procéder à leur inhumation. Pour attendre l’arrivée des parents de ces enfants décédés, j’ai préféré déposer les corps à la morgue de Boundiali. Nous sommes de Danané et la fille, de Logoualé. C’est tout le Tonkpi qui est ainsi frappé par ce drame inexplicable. Mon neveu était tout pour moi. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment cela a pu arriver ? ».

Au nord de la Côte d’Ivoire, les portes et fenêtres sont conçues en fer. Selon les mêmes sources, Darius O. et sa petite amie avaient fermé la porte de l’intérieur. Un crochet avait même été mis.

Le mystère demeure

« Il gardait beaucoup d’argent ; donc sa chambre disposait d’une bonne porte et fenêtre pour sa sécurité. Les Kébés (jour de repos des orpailleurs), il arrive qu’il fasse des recettes de 2 à 4 millions la même nuit. À côté de cela, c’est encore lui qui garde l’argent des 33 chambres en location. Ici, ces chambres sont payées le jour. Il garde l’argent de bon nombre de filles étrangères dans des enveloppes. Lorsque nous sommes rentrés, ses 3 téléphones, celui de son amie et tout l’argent était là», témoigne Attalaku, le responsable de la cave.

A Gbon, la gendarmerie s’est saisie de l’affaire pour établir les faits. Le Mardi 18 Juillet, elle a entendu une dizaine de personnes. En attendant ses conclusions, la thèse d’un empoisonnement serait avancée par plusieurs personnes, et cela, du fait de la bave qui coulait de la bouche de la jeune fille.

Mais lorsqu’un petit garçon présent dans la maisonnée, est présenté comme celui qui a mangé le reste de nourriture du soir des défunts, les mêmes personnes tournent le regard vers d’autres pistes. Le spirituel notamment. Une intrusion des forces des ténèbres pour accomplir pareille basse besogne. Un phénomène souvent brandi lorsque viennent à manquer des explications sur des morts aussi étranges en Afrique noire. 

Une correspondance de Sony WAGONDA, de passage à Tengrela.

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