Le député-maire de la commune de Tiassalé, Assalé Tiémoko, a le sommeil trouble depuis l’annonce du renouvellement des conseillers municipaux, prévu pour le 02 septembre 2023. « Paniqué », le maire sortant et candidat à sa propre succession, fait feu de tout bois.
Une folle rumeur distillée par les officines du maire Assalé Tiémoko, a envahi la ville de Tiassalé, mardi, jetant l’émoi au sein de la population. En effet, selon nos informations, c’est au cours d’une rencontre avec des populations, que le maire sortant a annoncé le relèvement de ses fonctions, du préfet Vakaba Koné, préfet du département de Tiassalé.
Aussitôt, cette rumeur s’est répandue dans la ville, telle une traînée de poudre. Après avoir vainement écrit à la présidence de la République, ainsi qu’au ministre de l’Intérieur pour demander le relèvement de Vakaba Koné, de ses fonctions de préfet du département de Tiassalé, Assalé Tiémoko semble complètement désorienté.
Le maire sortant qui, à l’approche des élections municipales du 02 septembre, voit ses chances d’être réélu, s’amenuiser face à des adversaires coriaces, accuse l’actuel préfet de Tiassalé d’avoir choisi le camp adverse. Interrogé, le préfet Vakaba Koné a confirmé l’existence de courriers adressés contre lui mais surtout, dit ne pas comprendre la frilosité du maire Assalé Tiémoko.
La réaction du préfet Vakaba Koné
« Est-ce que ce sont les préfets qui organisent les élections ? Est-ce qu’un préfet peut changer les donnes d’une élection démocratique à l’heure actuelle? Est-ce que c’est le préfet qui va battre campagne pour les futurs candidats ? Même votre femme, vous avez quelle preuve pour justifier qu’elle va voter tel ou tel candidat ? Est-ce que j’ai déjà fait une réunion à Tiassalé avec les populations pour demander à voter tel ou tel candidat ? », interroge le préfet.
Puis de renchérir : « Ce qui est sûr, à Tiassalé, on m’appelle ‘’préfet normal’’. Lui-même Assalé, il m’appelle, ‘’préfet normal’’. Alors, comment subitement, il peut changer de langage ? Pourquoi est-il paniqué comme ça? Pour le moment, je ne fais de campagne pour personne. Peut-être que, lorsque je serai admis à faire valoir mes droits à la retraite, à ce moment-là, je verrai. Mais pour le moment, j’ai l’obligation de réserve », dit-il.
Toujours à son poste, le « préfet normal » devrait présider une réunion ce mercredi 19 juillet 2023, avec la direction départementale des Impôts, après quelques jours de congé bien mérité.
La peur des élections municipales à venir
« Les élections d’octobre 2020, se sont déroulées sans accroc à Tiassalé. Qui a maintenu l’ordre ? Mais c’est moi. Tiassalé était le premier en termes de taux de participation dans la région de l’Agneby-Tiassa. Lui-même, Assalé, son élection s’est déroulée en ma présence. Pourquoi il n’en parle pas ? Il me souvient qu’il était candidat face à l’épouse d’un de mes collègues préfet de la région du Poro. Si le préfet pouvait changer les donnes, je n’allais pas laisser la femme de mon collègue et cautionner lui, son élection. Mais la femme du préfet a échoué ici. Pourquoi, en ce moment, il n’a pas crié au loup ? », a questionné Vakaba Koné.
Lors d’une rencontre avec le corps préfectoral, le lundi 26 juin 2023 à Abidjan, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Gal Vagondo Diomandé, a exhorté les préfets à maintenir leur position de neutralité comme l’exige leur mission lors des élections.
« Nous avons pris des dispositions pour que la contribution de l’administration à apporter à la Commission Électorale Indépendante puisse aboutir à des élections dont les résultats seront acceptés de tous », a confié le GAL Vagondo. Selon qui, il était important de rappeler ces questions »afin qu’aucun préfet ne puisse être taxé d’être partisan ou adversaire de qui que ce soit ».
Par David YALA