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L'écrivain ivoirien Sylvain Takoué interpelle les Africains: Quand allons-nous nous réveiller de notre inertie intellectuelle et nous montrer intelligemment dignes des temps évolués et nouveaux ?

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L’écrivain ivoirien Sylvain Takoué interpelle les Africains: Quand allons-nous nous réveiller de notre inertie intellectuelle et nous montrer intelligemment dignes des temps évolués et nouveaux ?

Le Noir et l’Africain d’hier à aujourd’hui :  comment décrire et définir leur civilisation humaine, autrement qualifiée de « condition noire », de « condition africaine » ? Ici, un petit ou bref rappel historique s’impose, car on connaît suffisamment le sinistre passé africain : esclavage, traite négrière, colonisation. Ajoutons : édit du « Code Noir », que Jean-Baptiste Colbert a rédigé pour l’attribuer au roi français Louis XIV. Une disposition de ce livre caricaturait le Noir, comme étant un mobilier (un meuble) de maison.

Dans mon nouveau livre de philosophie politique, intitulé « L’Assimisme vaut le souverainisme », je rappelle aussi ceci : Au 18e siècle, le racisme s’exprimait dans le rapport utilitaire qu’entretenait le Blanc envers le Noir. C’est ainsi que le vicomte de Mirabeau, alors propriétaire d’une plantation, déclarait, pendant la Révolution, à l’Assemblée nationale française : « L’insouciance, la paresse et l’aversion au travail sont naturels aux habitants de l’Afrique. (…)Si l’humanité m’ordonne d’améliorer le sort des nègres, la raison me commande de conformer leur esclavage ».

Dans mon livre, j’évoque aussi ceci : En 1801, le médecin naturaliste Julien-Joseph Virey, a publié une « Histoire naturelle du genre humain », dont voici un extrait : « La conformation du nègre se rapproche un peu de celle de l’ourang-outan. Tout monde connaît cette espèce de museau qu’ont les nègres, ces cheveux laineux, ces grosses lèvres si gonflées ; tous ces caractères montrent véritablement une nuance vers la forme des singes, (…) même sensible dans le moral. L’homme noir est né imitateur, comme le singe ; il reconnaît la supériorité intellectuelle du Blanc (…). Ces habitudes annoncent une mollesse naturelle ou innée de l’âme ».

Pour appuyer sa théorie, Virey met en avant des travaux de dissection comparés de corps blancs et noirs. Ces travaux portaient sur des aspects, tels que la couleur du sang, ou la taille du cerveau. De nombreux autres naturalistes, après Virey, ont établi une hiérarchie des groupes humains, pour justifier l’hégémonie historique et politique de « races pures », sur des races prétendus inférieures. 

Allons-nous la développer nous-mêmes, ou en laisser le soin à ces autres venus d’ailleurs, qui nous bestialisent chez nous ?

Charles Darwin, qu’on a pris pour un grand savant, pour sa théorie du Darwinisme, soutenait que l’homme (blanc ou noir?) descendait du singe… Plus loin, toujours dans mon livre, je dis encore ceci : « Ce portrait loufoque qu’on faisait du Noir, a été depuis longtemps le même : un proche parent du grand singe (c’est-à-dire le gorille) habitant sauvage des forêts ; aux cheveux crépus sur une tête inutilement grosse qu’une marmite ; au front plat (signe que l’intelligence n’y est pas), ou bombé (signe qu’il n’est rempli que d’instinct animal) ; au nez si gros ou si écrasé sur le visage, qu’il n’en paraît pas respirer, ou que ses naseaux exagérément ouverts le rapprochent vraiment du gorille ; aux grosses lèvres boursoufflées, formant une bouche faite pour manger, émettre des sons barbares, et chanter quand le ventre est plein ; aux mâchoires carrées, ressemblant à une enclume  ; à la morphologie si grotesquement bestiale, qu’elle ne le destine qu’aux travaux champêtres, aux labours, à la forge des métaux, et à la guerre ; aux bras tellement distendus, qu’ils ne paraissent que comme ceux d’un homme des cavernes ; aux mollets difformes, qui ne lui donneraient aucune fatigue à la marche… Et, pour couronner le tout, au phallus tellement surdimmensionné, qui serait semblable à un bras… »

Alors, questions utiles : Voulons-nous laisser cette caricature si péjorative, surfaite et arriérée, ou, au contraire, nous réveiller de notre inertie intellectuelle, et nous montrer intelligemment dignes des temps évolués et nouveaux ? Notre Afrique est-elle à nous, ou aux autres ? Allons-nous la développer nous-mêmes, ou en laisser le soin à ces autres venus d’ailleurs, qui nous bestialisent chez nous ? Leur serions-nous vraiment inférieurs en tout ?

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