Côte d’Ivoire : Comment l’opposition fait le jeu du pouvoir et contribue à faire la publicité des œuvres de Ouattara (Par Oussou Kouamé Rémi ) 

Depuis le fameux appel de l’ex-président, lors d’un meeting à Bonoua, le 14 juillet, appel désormais connu comme « l’appel de Bonoua », au cours duquel Laurent Gbagbo avait « ouvert ses bras » à toutes les forces de l’opposition afin d’évincer le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), en 2025, l’opposition semble avoir mis de côté ses divergences pour faire front commun contre le camp présidentiel; surtout lorsque la formation politique de l’ex-president,  le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), a entrepris de prolonger cet appel par des discussions engagées avec « les principales forces politiques de l’opposition et une vingtaine de micropartis… ».

Bien que les réactions à cet appel aient été plutôt mitigées, l’opposition semble avoir trouvé son cheval de bataille dans la réforme du code électoral, qu’elle juge inéquitable. S’il est vrai que l’opposition politique reste et demeure « un attribut nécessaire de la démocratie… », et que l’une des préoccupations fondamentales de celle de Côte d’Ivoire, en ce moment, est de veiller à ce que l’échéance de 2025 soit la plus transparente et la plus inclusive possible, il n’en demeure pas moins qu’elle fait le jeu du pouvoir. 

En réalité, l’opposition croit jouer le rôle de contre-pouvoir qui est le sien, mais en le faisant, elle contribue, incidemment, à mieux attirer l’attention sur le Prado et à faire la publicité ses œuvres. D’autre part, en faisant de l’élection présidentielle à venir l’essentiel de ses préoccupations, elle apporte plutôt de l’eau au moulin du Prado et du RHDP. 

En outre, de par son action, elle agit comme un aiguillon pour le gouvernement du Prado. Elle l’incite à être meilleur et à se surpasser. Dans ces circonstances, l’opposition, au lieu d’être « un facteur d’aliénation » devient un précieux allié. Alors, ne soyons trop durs avec elle.

Oussou Kouamé Rémi 

Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké 

Expert Analyste socio-politique et économique 

Secrétaire de Zone-RHDP (Marahoué)

Président du Club des Amis du Noble Ado (CADO)