Dans un contexte politique dominé par les dinausaures, où les jeunes n’ont pas voix au chapitre, en dépit de leur poids démographique, Mamadou Touré s’est, non seulement, peu à peu imposé pour constituer l’une des figures montantes mais également incontournables de la majorité présidentielle, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Et même si ses détracteurs trouvent qu’il ne coche pas les cases du parcours politique classique, le porte-adjoint du gouvernement et du RHDP n’en démérite pas moins, pour autant.
En réalité, contrairement à la plupart des jeunes politiciens de sa génération, Mamadou Touré n’a pas fait ses armes politiques dans les associations estudiantines, notamment la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), qui constituent de véritables laboratoires d’apprentissage des premiers rouages de l’engagement et de l’action politique future. A ce titre, il ne peut être considéré comme un militant de première heure, en tant que tel, mieux on le qualifie de « militant de cinquième heure ».
En revanche, il a commencé à s’intéresser à la chose politique depuis 1995, lorsqu’il n’était encore qu’un lycéen, à Bouaflé. Militant précoce, le jeune Mamadou Touré a débuté sa carrière politique, en1995, au lycée, à Bouaflé, une année après la naissance du Rassemblement des Républicains (RDR), parti qu’il ne quittera plus jamais, même lorsque cette formation politique a été absorbée dans le RHDP, en 2015.
Sans revenir sur toute sa carrière politique, on retient qu’à seulement 42, il est à la fois ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, président du Conseil régional di Haut-Sassandra et porte-parole adjoint du gouvernement et du RHDP.
Un homme de convictions
Toutefois, ce parcours fulgurant qui ferait rêver plus d’un, est le fruit de longues et patientes années de militantisme acharné, bien qu’il ait échappé à une chasse aux sorcières lorsque la rébellion de 2002 éclata et qu’au cours de celles qu’il a passées en exil au Mali et en Suisse, de 2002 à 2008, où malgré les difficultés, il n’a jamais renié ses convictions politiques, ni trahi la formation politique à laquelle il a adhérée depuis lors.
A son retour, cette année-là, il a certes bénéficié du mentorat de feu Amadou Gon Coulibaly, mais il faut reconnaître que l’homme, déjà doté d’une vision depuis sa jeunesse, car ayant toujours su ce qu’il voulait dans la vie, Mamadou Touré a su tirer parti de sa gouaille naturelle certes, mais qu’il a pris le temps de cultiver et d’aiguiser, à la Sorbonne, tout au long des années qui précédèrent la crise de 2002.
Il n’est pas étonnant qu’il soit prompt à tenir la dragée haute à l’opposition sur les plateaux de télévision. Alors, en dépit de ce qu’on pourrait dire dans le dos de Mamadou Touré, ce n’est qu’une simple question de temps avant qu’il n’atteigne d’autres sommets dans sa jeune carrière politique.
Oussou Kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké
Expert Analyste socio-politique et économique
Délégué de Zone 1
Département politique Bouaflé-Pakouabo (Marahoué)
