DÉCOUVERTE : Doueu Serges, la statue vivante du Tonkpi, raconte son art, ses joies et ses peines
La région du Tonkpi a de tout temps été reconnue pour la qualité de ses talents dans le domaine du tourisme et de la musique tradi-moderne. Les performances des artistes du terroir demeurent variées, dynamiques mais souvent mal exploitées. C’est le cas du jeune homme qui fait bien la statue vivante à travers la région à des occasions de grand rassemblement.
Né de parents agriculteurs, Doueu Serges est un artiste hors pair dont l’art retient toutes les attentions dans le Tonkpi. Mimant la statue lors des cérémonies officielles, il attire tous les regards. Agréablement peint ou aux couleurs nationales, la statue vivante du Tonkpi expose chaque jour sa passion pour les beaux-arts. C’est à Adjamé, Commune d’Abidjan, que Doueu Serges dit SERGIO découvre au passage l’art de la statue vivante.
« J’ai été séduit par cette forme d’art. Un homme adulte, de la cinquantaine, faisait la statue aux coins des rues abidjannaises contre des pièces d’argent. Cette énergie qu’il dégageait à pouvoir maintenir une position arrêtée pendant 20 à 30 minutes m’impressionnait énormément. J’ai alors décidé en mon for intérieur de faire comme lui», révèle-t-il, d’une voix traînante.
À la question de savoir comment ont été ses premiers pas, il répond sans ouvrir la bouche que le plus dur consistait à contrôler sa respiration aussi longtemps possible. « C’est seulement après cette phase, que jai commencé à concevoir des figures et construire un style propre à moi. Dans cet art, tout est mécanisé et exécuté avec minutie», précise-t-il.
Selon lui, tout art nourrit son homme. « Il faut simplement une petite organisation à tous les niveaux. Il arrive qu’à l’issue d’une sortie à une grande cérémonie, je me retrouve avec au moins cinquante mille Fcfa sinon soixante-dix à quatre-vingt mille Fcfa».
Nonobstant sa bonne disposition à pratiquer son art, Doueu Serges dit rencontrer des difficultés allant du manque de matériel de maquillage (peinture et autres accessoires) aux sollicitations.
« Mon art est très peu connu dans le Tonkpi. Je suis très peu sollicité. J’en souffre beaucoup. Il faut que les bonnes volontés m’ouvrent des portes», murmure-t-il.