Administrateur des services financiers, anciennement sous-directeur dans l’administration ivoirienne, philanthrope, Kegban Kegban Bernard est le député de la circonscription de Mahapleu / Zonneu, dans le département de Danané.
Honorable député, comment se sont faits vos premiers pas dans la politique ?
Kegban Kegban Bernard (KKB) : Avant toute chose, permettez-moi de faire une clarification. Je ne suis pas venu à la politique comme un cheveu sur la soupe. C’est l’aboutissement d’un long parcours qui a commencé au Lycée. Très jeune, j’ai occupé des postes de responsabilités dans les mouvements associatifs du canton OUA. A savoir AMECO et UFREEM. Au moment de mon entrée en politique en 2020, j’étais le président de la Mutuelle des Amis au Développement de Mahapleu (MADEM). C’est cet engagement social qui a poussé les populations des sous-préfectures de Mahapleu et de Zonneu à me demander en 2020 de candidater aux élections législatives afin d’être leur porte-parole à l’hémicycle. J’ai leur répondu favorablement et ils m’ont élu. Pour me résumer, c’est la volonté populaire qui m’a fait entrer en politique.
Élu sous la bannière d’indépendant en 2021, vous avez aussitôt adhéré au RHDP. Qu’est-ce qui a motivé cette reconversion ?
KKB : Non ! Ce n’est une reconversion vue que je n’appartenais pas auparavant à une chapelle politique. La question de départ devrait être : qui était politiquement Kegban K. Bernard ou à quel parti politique appartenait-il ? Dans mon cas, j’ai été candidat indépendant parce que je ne pouvais porter aucune coloration politique pour n’avoir jamais milité. Qui pouvait l’accepter d’ailleurs ? J’ai également compris que seul le RHDP pouvait apporter de la valeur à ma circonscription. C’est pourquoi j’ai adhéré.
Le week-end dernier vous avez organisé une rupture collective du jeûne musulman à votre domicile de Mahapleu. Pourquoi cette activité ?
KKB : Cette rupture collective de jeûne à mon domicile vient à la suite du don de sucre fait à cette communauté récemment. Le mois de carême musulman est une période de pénitence, de prière et de partage. N’étant pas moi-même musulman, l’invitation à la rupture collective et au partage à mon domicile est une preuve de solidarité, d’amour et de fraternité.
Vous en êtes à la seconde édition de cet événement social. Quel a été le message à l’endroit de ces dignitaires religieux ?
KKB : Vous savez, pendant la période de pénitence, les prières adressées à Dieu sont beaucoup exaucées. C’est ainsi que je profite d’un soir de rupture du jeûne musulman pour ensemble prier pour le Président de la République Alassane Ouattara. J’ai expressément demandé aux Imans de prier pour la paix et la cohésion sociale dans les Sous-préfectures de Mahapleu et Zonneu. Ce qui a été fait dans une bonne ambiance.
Pensez-vous avoir été compris de vos invités de ce jour ?
KKB : Bien entendu ! Là-dessus, je suis confiant. Ils savent que la paix n’est pas un bien privé. La paix profite à chacun dans la société, peu importe sa religion, son statut social et son appartenance ethnique. Pour préserver la paix et le vivre ensemble, il faut simplement de la volonté et peu d’efforts.
Au plan nationale, toute la Côte d’Ivoire semble suspendue à la probable déclaration de candidature du Président Alassane Ouattara aux prochaines présidentielles. Etes-vous de ceux qui prônent un rajeunissement de la classe dirigeante ?
KKB : Pas du tout ! Pour nous, fils du Tonkpi, c’est une absurdité que de le penser. Il suffit simplement de jeter un regard au visage de notre région il y a quelques années. Jusqu’en 2011, le Tonkpi n’avait rien d’attrayant. Nous n’avions pas de route, les structures sanitaires étaient en lambeaux sans ignorer les difficiles conditions d’étude de nos enfants. Un tel tableau qui, en peu de temps, est désormais reluisant ne peut que nous conforter dans nos motivations actuelles. Le Président Alassane Ouattara n’est pas seulement une chance pour les autres régions de la Côte d’Ivoire.
Il l’est tout autant pour les Sous-préfectures de Mahapleu et Zonneu et le reste du Tonkpi qui sortent de plusieurs décennies d’enclavement. Nos villages sont à 95 % électrifiés, nos routes tracées et les infrastructures sanitaires et éducatives permettent aux populations de croire en l’avenir. Dans l’ensemble, nous allons mieux grâce à ce bâtisseur. Raison pour laquelle, je porte pleinement sa candidature à ces élections à venir pour lui donner la possibilité de parfaire l’émergence réalisée. Rajeunir maintenant et à n’importe quel prix la classe dirigeante en Côte d’Ivoire fragilisera notre démocratie et sera catastrophique pour notre pays.
L’insertion des jeunes et l’autonomisation des femmes sont-elles une réalité dans votre circonscription ?
KKB : Ce sont des questions de société inhérentes à tous les pays qui aspirent à l’émergence. En Côte d’Ivoire, elles sont globalement résolues. Je ne dispose pas de chiffres mais je sais que des efforts considérables sont consentis par le gouvernement chez moi comme ailleurs dans le Tonkpi. Sachons simplement garder patience.
Quel message aux jeunes de votre circonscription à quelques longueurs de ces élections présidentielles ?
KKB : Les jeunes ont toujours été la grosse victime de toutes les crises que le pays a traversées. A cette jeunesse, tous les leaders d’opinion se doivent de leur tenir un langage de vérité. A commencer par les inviter à ouvrir les yeux et faire leur propre analyse.
L’évolution de ce pays est palpable. Depuis 2011, il y a eu d’énormes efforts faits partout pour que les jeunes principalement vivent mieux dans un environnement paisible et épanoui. Vivement que les jeunes s’engagent à porter la candidature du Président Alassane Ouattara pour un autre mandat. Ils auront beaucoup à y gagner.
Propos reccueillis par Sony Wagonda