Le jeudi 31 octobre dernier, le Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et la Couverture Maladie Universelle, Pierre Dimba, invité de la tribune « Rendez-vous du Gouvernement », du Centre d’Information et de la Communication du Gouvernement (CICG), se vantait des avancées impressionnantes du système sanitaire ivoirien. Mais une tâche noire risque de ternir ce travail. Explications.
Selon le ministre Pierre Dimba, depuis 2011, la Côte d’Ivoire a mis en place le Programme Présidentiel d’Urgence (PPU), injectant plus de 30 milliards de FCFA pour reconstruire un système sanitaire résilient. Trois axes majeurs guident cette stratégie : (i) renforcer l’offre et la demande en soins de qualité, (ii) améliorer la gouvernance et le financement, et (iii) promouvoir la prévention et la lutte contre les maladies.
Ces efforts, à en croire le Ministre de la Santé, ont permis de réhabiliter 42 infrastructures sanitaires, de déployer plus de 50 nouvelles ambulances, et d’inaugurer en 2018 le plus vaste Programme Hospitalier du pays, avec un investissement de 1 200 milliards de FCFA.
La Côte d’Ivoire a significativement augmenté la capacité de son réseau hospitalier avec près de 900 Établissements Sanitaires de Premier Contact (ESPC), 5 nouveaux Centres Hospitaliers Régionaux (CHR), et deux hôpitaux généraux supplémentaires.
En outre, des établissements spécialisés tels que le Centre National de Radiologie Alassane Ouattara (CNRAO) et l’Institut de Médecine Nucléaire d’Abidjan (IMENA) ont été inaugurés, offrant aux patients un plateau technique de haut niveau pour des diagnostics et traitements avancés.
Vous avez dit négligence ?
Les efforts pour améliorer la disponibilité d’équipements modernes ont été constants. Des scanners et IRM sont désormais accessibles dans de nombreuses régions autrefois sous-équipées, tandis que plus de 3 000 nouveaux lits et 70 salles opératoires ont été ajoutés pour accroître la capacité d’accueil.
Autant d’efforts qui se retrouvent plombés par une autre situation déplorable sur le terrain, à savoir l’accumulation des déchets devant certains hôpitaux. Une situation qui renvoie une image de négligence et de manque de coordination dans les infrastructures de santé.
D’autant plus que l’insalubrité des caniveaux remplis d’eau usée, près des centres urbains, peut être une source directe de prolifération de maladies telles que le paludisme, le choléra et d’autres infections. Selon des spécialistes, le volet hygiène, bien qu’inscrit dans les attributions du Ministère, semble insuffisamment exploité; ce qui donne l’impression d’une faiblesse stratégique. Pire, d’un manque apparent d’actions concrètes sur l’hygiène publique.
Le Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et la Couverture Maladie Universelle, Pierre Dimba, est donc interpellé.
Junior Ouattara