Le retour de Tidjane Thiam en Côte d’Ivoire, après un séjour prolongé en Europe, en Asie et aux États-Unis, a suscité une vague d’enthousiasme parmi ses partisans. Accueilli par des foules scandant « Tidjane Thiam Président », Thiam n’a pas manqué de délivrer un message fort. Ce qu’il a déclaré à son arrivée ne concerne pas seulement le PDCI-RDA ou un parti en particulier, mais l’ensemble de la classe politique ivoirienne.
Tidjane Thiam a affirmé sans détour que « tous les moyens ne sont pas bons pour arriver au pouvoir », un rappel cinglant de la nécessité d’une éthique politique dans un pays où, malheureusement, l’histoire récente a été marquée par des actes de violence et des manœuvres politiques douteuses, de tous bords.
À travers une métaphore simple mais percutante, Thiam a rappelé que « si vous décidez de creuser un trou et que vous tombez dedans, ne vous attendez pas à des félicitations pour vos efforts à en sortir. Il aurait simplement fallu ne pas creuser ce trou. » Cette image, au-delà de son aspect pédagogique, résonne fortement dans un pays où la quête du pouvoir a souvent mené à des excès tragiques, causant des pertes humaines et déstabilisant la nation.
Sélectif dans le choix de ses compagnons de route
Maintenant, à un an des élections présidentielles de 2025, cette déclaration prend une importance particulière. Le PDCI-RDA, sous la direction de Thiam, se positionne comme un acteur qui refuse de se laisser entraîner dans les pratiques anciennes. Ce qui se profile, c’est un parti qui veut incarner un renouveau, une rupture avec les méthodes du passé.
On a vu des alliances se former, des plateformes se constituer, notamment avec l’appel de Laurent Gbagbo à rassembler l’opposition contre le RHDP. Mais le PDCI-RDA, bien que conscient de l’importance stratégique de ces alliances, semble vouloir être extrêmement sélectif dans le choix de ses compagnons de route.
Il y a eu des polémiques, comme après l’arrestation d’un cadre de GPS de Guillaume Soro, où certains ont critiqué la position du PDCI. Mais Thiam, par sa déclaration, veut indiquer clairement que le PDCI-RDA a une stratégie propre à lui, qu’il veut mener la danse et qu’il n’est pas question de pactiser avec ceux qui ont recours à des méthodes violentes ou subversives.
Le PDCI-RDA, sous la houlette de Tidjane Thiam, est prêt à jouer un rôle central dans la recomposition politique du pays
Cette déclaration de Thiam n’est pas dirigée vers une seule personne ou une seule formation politique. Elle est un message général, destiné à rappeler que la politique doit être menée dans le respect des principes et des valeurs qui garantissent la paix et la stabilité.
En rejetant les mauvaises postures, Tidjane Thiam cherche à faire émerger une nouvelle façon de faire la politique en Côte d’Ivoire. Il comprend que les Ivoiriens, las des anciennes pratiques, aspirent à un changement réel, un changement qui place l’intérêt général au-dessus des querelles partisanes. Ainsi, ce que le PDCI-RDA propose, c’est une alternative crédible, une stratégie distincte qui le positionne non seulement comme un parti d’opposition, mais comme un véritable espoir pour la Côte d’Ivoire.
En somme, le message est clair : le PDCI-RDA, sous la houlette de Tidjane Thiam, est prêt à jouer un rôle central dans la recomposition politique du pays, mais à ses propres conditions. Ce parti ne s’engagera pas dans des alliances de façade, mais choisira avec soin ses partenaires, en fonction de leur adhésion à une vision commune de la Côte d’Ivoire de demain.
Par Ahouman Gaël Lakpa, Analyste Sociopolitique
