Agboville : Plusieurs acteurs de la société civile sensibilisés sur le handicap sensoriel par le RIP-EPT
Handicap sensoriel : reconnaître, comprendre et communiquer. Tel est le thème de l’atelier d’échanges organisé, le mercredi 24 juillet 2024, par le RIP-EPT (Réseau ivoirien pour la promotion de l’éducation pour tous), à l’intention de membres de la société civile d’Agboville.
« Nous vous convions à cette séance d’échanges pour plusieurs raisons. La première est qu’en tant que société civile, nous avons élaboré un document explicatif pour amener les parents que vous êtes, à reconnaître les premiers signes qui pourraient penser que notre enfant a soit un handicap auditif ou visuel. Ce qui est appelé handicap sensoriel.
Et nous pensons qu’il faut vulgariser ce document auprès des enseignants, des populations afin de communiquer avec ces personnes-là facilement. La seconde raison est de rappeler aux uns et aux autres qu’il existe des dispositifs qui permettent de maintenir la jeune fille enceinte dans le système scolaire », a souligné à la salle des professeurs du lycée moderne 1 d’Agboville, Kouamé Paulin Junior, coordinateur du secrétariat exécutif du RIP-EPT.
L’objectif, selon lui, est de contribuer à une meilleure prise en charge scolaire des enfants vivant avec un handicap et favoriser la réintégration des jeunes filles enceintes dans le système éducatif.
Prenant la parole, Guillaume Kouakou N’Gbra, inspecteur principal option Éducation à l’Institut national de formation sociale(INFS) d’Abidjan-Cocody, a indiqué que la cécité ne doit pas être considérée comme un frein à l’épanouissement et à la réussite scolaire d’un enfant.
« Il faut comprendre que la cécité n’empêche pas les enfants d’aller à l’école. Les aveugles vont à l’école quand leur mode d’apprentissage est utilisé. Ils réussissent également à l’école quand leur mode d’apprentissage est utilisé à l’instar des enfants dits normaux », a-t-il lancé d’entrée.
Aveugle lui-même, il propose: « Quand un enfant est aveugle et qu’il est pris en charge et qu’il est autonome, ça libère la famille. Au contraire quand on le néglige et il est toute la vie dépendant de la famille. Pour surmonter les difficultés auxquelles une personne aveugle ou malvoyante est confrontée, l’État doit équilibrer ses moyens à l’égard de tous les élèves, de tous les enseignants. De la même manière que les autres enfants bénéficient de kits scolaires, les enfants aveugles aussi ont besoin de kits scolaires spécifiques. Il faut multiplier les structures d’accueil de ces enfants-là et rendre davantage notre système éducatif inclusif ».
Dr Tano Angoua Jean-Jacques, enseignant-chercheur au département des Sciences du langage à l’université Félix Houphouet Boigny d’Abidjan-Cocody, pour sa part, a fait une communication sur la surdité. « Il faut retenir que les personnes sourdes ou malentendantes sont des personnes à part entière comme tout le monde. Le but de notre communication est de vous sensibiliser, vous les parents, qui êtes les premiers à être auprès de ces enfants-là, les populations à la question du handicap sensoriel. Donc, avoir un enfant sourd n’est pas une malédiction, n’est pas une perte.
Alors, il faut comprendre que ce sont des personnes qui doivent être encadrées. Et quand l’encadrement est bien fait, elles peuvent aussi réussir comme tout le monde. C’est pourquoi, pour faciliter la communication avec une personne malentendante ou sourde, il faut apprendre. Oui, chers parents, cherchez à apprendre la langue des enfants malentendants ou sourds : la langue des signes pour mieux communiquer avec eux », préconise le spécialiste en langue des signes et culture des sourds.
« Généralement, quand des parents ont un enfant sourd, ils sont découragés alors que s’ils s’y mettent, vous verrez que la vie de cet enfant et la leur sera facilité. Les enfants sont disposés à ça. Le seul problème qui se pose véritablement, c’est le problème de communication. Et une fois que cette barrière de communication est levée, tout marche », a assuré Dr Tano Angoua.
« C’est une formation enrichissante car il y a certaines choses sur la cécité et la surdité que nous ignorions. Elle est la bienvenue puisqu’il s’agit d’enfant. Et il faut prendre soin de ces enfants, qui sont en situation de handicap sensoriel. Nous avons beaucoup appris surtout comment prendre les enfants sourds et aveugles, comment échanger avec eux. C’est pourquoi, nous remercions le RIP-EPT pour cette initiative », a confié le chef de la communauté gouro d’Agboville, Irié Bi Lizié Albert, à l’issue de l’atelier.
Ont pris part à cet atelier d’échanges, la responsable de la direction de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation(DRENA) d’Agboville, Antoinette Péné N’Goran et Traoré Siaka, président du conseil d’administration(PCA) du RIP-EPT.