Lorsqu’il prit les rênes de la Côte d’Ivoire, le 11 avril 2011, suite à une crise post-électorale qui mit le pays à feu et à sang, avec plus de 3.000 victimes, on était à mille lieux de s’imaginer qu’en un peu moins de deux (2) ans, le pays soit totalement remis sur les rails de la croissance et du développement.
Tous les dirigeants ont ce souci de toujours vouloir se faire l’allié du temps, en vue d’accomplir le maximum en peu de temps pour leur pays. Pour autant, le temps n’est l’ami de personne. Au contraire, il a toujours été l’ennemi implacable contre lequel l’homme s’est toujours battu pour s’affirmer et réaliser ses projets.
L’éminent poète français, Lamartine implorait, dans un de ses poèmes « Ô temps, suspens ton vol! » Et le philosophe, Blaise Pascal, de lui répondre « Pour combien de temps? » Le roi Christophe n’exprime pas certes autrement cette cruauté du temps, dans la célèbre pièce d’Aimé Cesaire, « La tragédie du roi Christophe », lorsqu’il affirme qu’on n’a pas le temps d’attendre le temps, car c’est justement ce temps qui nous prend à la gorge.
Alors, on est légitimement en droit de se demander comment le pays a su relever en si peu de temps pour se poser aujourd’hui comme l’une des économies les plus robustes et les plus résilientes de la région ouest-africaine, depuis 2012. D’ailleurs, en dépit de la conjoncture internationale peu favorable pour les emprunts et le commerce, les projections pour les trois (3) années à venir, 2024-2027, sont hautement optimistes, soit 7% et plus.
Alors, quel est le secret de la Côte d’Ivoire? Pour parler de secret, en fait, il n’y en a aucun, si ce n’est qu’une telle performance n’aurait été possible, sur ce laps de temps, sans la combinaison parfaite d’une vision réaliste et du leadership exceptionnel du Président Alassane Ouattara qui a su mettre en place une stratégie de développement qui stimule, d’abord, la production de richesses avant de procéder, ensuite, à leur partage par le biais de divers mécanismes sociaux de redistribution, étant conscient qu’il n’y a, finalement, de richesse que d’hommes.
Aujourd’hui, le pays a encore franchi un autre cap en se classant au 3ème rang des pays africains les mieux notés par les agences de notation internationale et la 9ème économie du continent et la 3ème d’Afrique francophone, sans même mentionner qu’elle est la locomotive industrielle de l’Union monétaire de l’Afrique de l’ouest (UEMOA), avec 40% du Produit intérieur brut (PIB). Excusez du peu!
Ceci étant, l’autre question qui se pose est de savoir si son modèle économique saura et pourra être appliqué par quelqu’un d’autre, car de la réponse à cette préoccupation dependra l’avenir du pays, après 2030. Une chose est, cependant, sûre et certaine, le Président Alassane Ouattara est une figure politique d’une rare étoffe qui s’est resolument engagé dans une course contre la montre qu’il a remporté haut la main en faisant de la Côte d’Ivoire post-crise un pays plein d’opportunités et où il fait de nouveau bon vivre.
Oussou kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké
Expert Analyste socio-politique et économique
Conseiller spécial du Secrétaire départemental de la S/P de Pakouabo
Délégué de la Zone1
