L’axe routier Korhogo-Boundiali, long de 98 km qui se parcourait en 45 mn, se fait aujourd’hui à plus de 3h, eu égard à sa dégradation très avancée. Des nids-de-poule et des fissures exubérants rendent la circulation difficile aux usagers avec son corollaire d’accidents de la circulation. L’économie tourne au ralenti causant d’énormes pertes économiques aux populations en accélérant une pauvreté endémique dans les régions du PORO et de la BAGOUÉ.
Le Président de la République Alassane OUATTARA tient solennellement à la modernisation du réseau routier du pays, qui fait partie des priorités de sa gouvernance. Et pour la concrétisation de ce projet important de son programme, l’Etat de Côte d’Ivoire a fait d’énormes investissements dans les infrastructures routières, notamment la réhabilitation et création de routes. Il a investi plus de trois mille milliards de Franc CFA pour l’extension et la modernisation du réseau routier.
En effet, le Fonds d’Entretien Routier (FER), organisme étatique relevant du Ministère de l’équipement et de l’entretien routier a pour vocation de financer les études et les travaux d’entretien du réseau routier. Cet organisme a financé à raison de 1700 milliards de FCFA pour améliorer considérablement l’état du réseau routier.
En outre, les budgets alloués au FER ne permettent pas de couvrir les besoins annuels pour entretenir convenablement l’ensemble du réseau routier. Par conséquent, il a fait recours aux banques et aux usagers de la route pour combler le déficit par la création des postes de péage et différentes taxes sur le transport des biens et des personnes.
A posteriori, les travaux de réhabilitation et le renforcement de l’axe routier Korhogo-Boundiali dans le nord du pays d’un coût de 50 milliards de FCFA ont bénéficié d’un financement à hauteur 26,5 milliards de CFA depuis 2023 de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) d’une part, et de l’Etat ivoirien d’autre part.
La disponibilité des fonds pour les travaux a été annoncée après le conseil des ministres du 22 mai 2024 par le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly. Et depuis cette annonce, c’est le statu quo voire la loi du silence pendant que les populations souffrent le martyre.
Ni le Ministre Amedé KOUAKOU, ni les Présidents des conseils régionaux du PORO et de la BAGOUÉ, respectivement Fidèle SARASSORO, Bruno KONÉ, ne rassurent les populations de la date d’exécution des travaux. Tous se perdent en conjectures en annonçant le début très prochain des travaux sans définir concrètement une date précise.
Par ailleurs l’axe routier Boundiali-Tengrela long de 135 km est aussi en état de dégradation avancé, alors qu’il a été inauguré en 2016. À moins de 9 ans, cet axe routier est déjà dans un état de dégradation sévère. Les axes routiers Tengrela-Boundiali-Korhogo sont des routes internationales où transitent les camions poids lourds de marchandises et de personnes des deux pays frontaliers notamment le Mali et la Côte d’Ivoire.
À ce titre ces voies devraient être permanemment entretenues. Il est regrettable d’investir d’énormes capitaux pour réhabiliter nos routes et les laisser à l’abandon sans entretien. Cependant, il ne serait donc pas exagéré d’interpeller le FER sur l’une de ses prérogatives qui est l’entretien de nos routes. Alors Monsieur le Ministre Amedé KOUAKOU, votre responsabilité est engagée !
Par Idriss DAGNOGO