Anan-Bingerville : Des membres de la génération Tchagba dénoncent l’expropriation de leurs terres et réclament justice
Un litige foncier oppose des membres de la génération Tchagba du village d’Anan dans la commune de Bingerville au Chef de village. Au cours d’une conférence de presse tenue le lundi 17 février, un certain nombre des membres de la génération Tchagba réclament justice et veulent entrer en possession de leur terre.
Depuis quelques semaines, un litige foncier fait grand bruit sur les réseaux sociaux et dans les médias en Côte d’Ivoire. Une dame du nom de Assetou Traoré-Amon accuse un certain Bakary Komé de l’avoir dépossédé de son terrain à Djorogobité dans la commune de Commune. Pendant que l’affaire est entre les mains des autorités ivoiriennes pour un dénouement heureux, le village d’Anan situé à 6km de la commune de Bingerville est en proie depuis quelque temps à une grave crise foncière.
Des membres de la génération Tchagba au pouvoir ne décolèrent pas contre l’actuel Chef de village, Chrisosthome Aké Gnaba. Ce dernier, avant l’obtention de son arrêté préfectoral le 16 janvier 2023, faisant de lui un Chef de village plein, a procédé à la vente de leurs terres sur le site d’Anan Gbontchui Résidentiel à des tiers personnes sans leur consentement.
Face à cette situation qu’ils qualifient de ‘’brigandage’’, ces membres de la génération Tchagba qui sont au nombre d’une soixantaine voire plus, ont décidé de dénoncer les agissements de leur Chef de village en organisant une conférence de presse le lundi 17 février à Bingerville-SICOGI 2. Au cours de cette rencontre avec la presse nationale, leurs porte-paroles à savoir Alain Amon Koutouan, Honoré Béli et Alia Apollinaire ont brandi des preuves irréfutables avec des documents à l’appui de la forfaiture du Chef Chrisosthome Aké Gnaba.
‘’Voilà comment ils ont possédé. Le site concerné s’appelle Anan Gbontchui Résidentiel. Il y avait des lotissements existants. On a pris des terres de différentes familles existantes. D’où vient le litige ? Il y a la génération Dougbô qui est venu faire un lotissement d’ensemble incluant ces lotissements existants. Voyez, ces lotissements sont frappés de quoi? En pays Atchan, quand on demande l’extension pour l’extension du village, on demande aux différentes familles de céder leur terre et c’est comme ça c’est c’était on dit à la génération qui a procédé au lotissement. C’est un lotissement d’ensemble qui incluait déjà le lotissement existant. En ce moment-là, c’était la sous-préfecture de Bingerville qui avait la décision de signature’’, avancent-ils.
Puis d’ajouter : ‘’Quand la génération Dougbô a procédé au lotissement général, ces lotissements étaient déjà là. Ce sont ces lotissements qu’on nous a attribués. Donc, il y a des lettres d’attribution à la sous-préfecture de Bingerville et en plus des lettres d’attribution, la chefferie actuelle nous a déjà donné des attestations de propriété villageoise. En faisant nos documents au Ministère la Constitution, on nous demandait d’associer la lettre d’attribution avec l’attestation de propriété villageoise et puis on avait notre ACD. A notre grande surprise, la chefferie actuelle qui sont nos amis de la génération Tchagba ont ciblé les 63 lots précisément qui existaient déjà à la sous-préfecture de Bingerville et ils ont procédé à des certifications. Dans quel but? C’est en cela que la génération Tchagba, on a fait des oppositions à la certification à la sous-préfecture de Bingerville, au Ministère de l’Intérieur et au Ministère de la construction. Mais ça n’a pas porté’’.
Par ailleurs, cette affaire d’expropriation de terres a même fait l’objet de plainte à la section de la Brigade de recherche de la gendarmerie nationale, au Parquet et au Conseil d’Etat. L’un des porte-paroles en la personne d’Alain Amon Koutouan a même indiqué que le doyen d’âge de la génération Tchagba, Philippe Gervais Aké Akré présent à la conférence de presse est aussi victime d’expropriation. Cependant, en attendant que les plaignants et le mise en cause qui est l’actuel Chef de village d’Anan se retrouvent au tribunal pour un procès, Alain Amon Koutouan ‘’espère que, eu égard aux canaux officiels et aux recours que nous avons empruntés et qui respectent les voies légales, le droit parlera. Nos camarades qui ont été victimes de détournements et d’expropriations de leur terre, justice leur sera rendue’’.
Mieux, il précise qu’ils ne sont pas en face des adversaires. ‘’Ce sont nos frères, nous les interpellons, parce que nous estimons que leur attitude n’est pas correcte, n’est pas normale. Nous espérons qu’une issue heureuse soit trouvée, pour que la quiétude et la paix reviennent dans le village d’Anan’’, conclut-il.