La Commission électorale indépendante (CEI) a opposé un refus à la délégation du Front populaire ivoirien (FPI), conduite par l’honorable Kouakou Kra, vice-président en charge des questions électorales. Celle-ci s’était rendue au siège de l’institution pour déposer officiellement les conclusions d’une expertise technique réalisée par ses spécialistes sur la liste électorale provisoire.
Cette liste, remise aux partis politiques le 17 mars dernier, suscite de nombreuses contestations. Le FPI, à travers son analyse menée depuis le 29 mars, dénonce des irrégularités majeures qui remettent en cause la fiabilité du fichier électoral. Selon Kouakou Kra, l’expertise technique a révélé des manquements significatifs.
« Le constat est alarmant, la liste électorale n’est pas fiable. En violation de l’article 7 du dispositif électoral, plusieurs critères d’enregistrement n’ont pas été respectés par la CEI », a-t-il déclaré devant la presse.
D’après le rapport du FPI, plus de six millions de personnes auraient été inscrites en violation des dispositions en vigueur. Parmi les anomalies relevées, figurent des cas de doublons, d’omissions, des électeurs décédés toujours recensés, ainsi que des transferts de domiciliation électorale effectués sans le consentement des intéressés. « Nous avons compilé ces irrégularités dans un document que nous étions censés remettre officiellement aujourd’hui à la CEI », a ajouté le vice-président du FPI.
L’ancien député a indiqué que son parti avait préalablement pris rendez-vous avec le secrétaire permanent de la CEI pour un dépôt officiel du rapport à 11 heures. Cependant, une fois sur place, la délégation du FPI s’est heurtée à un refus catégorique, sans explication.
«(…) Nous étions en contact avec le secrétaire permanent en vue de venir déposer nos conclusions. À notre grande surprise, il a refusé de nous recevoir. Pour quelle raison ? Nous ne savons pas », s’est insurgé Kouakou Kra.
Face à cette situation, la délégation du FPI a finalement déposé son document au service courrier de la CEI. « Ce qu’on peut retenir, c’est que la CEI a refusé de nous recevoir, mais malgré cela, nous avons pu déposer notre document. Si nous étions venus, c’était pour échanger avec le secrétaire permanent, et il nous doit des explications », a-t-il déploré.
Quelques heures après l’incident, la CEI a publié un communiqué précisant que les réclamations liées au contentieux électoral « sont uniquement reçues dans les CEI locales ». L’institution a souligné que son siège central « n’abrite aucune CEI locale et ne reçoit donc aucune réclamation ».
Charles Béni
