La vie chère, une des préoccupations de la population, que l’opposition a tendance à instrumentaliser dans chacune de ses interventions publiques, est devenue le sujet le plus récurrent de l’actualité. À quelques 15 mois de l’échéance présidentielle de 2025, l’opposition fourbit déjà ses armes en traquant tout ce qui pourrait constituer une faille dans la gouvernance du Président Alassane Ouattara. Sous ce rapport, la vie chère occupe la plupart des débats, depuis un certain temps.
Pour autant, la vie chère, loin d’être l’apanage de la Côte d’Ivoire, est un phénomène mondial, quoiqu’à des degrés divers. Qu’est-ce que la vie chère ? Et quelles en sont les facteurs explicatifs? Selon les économistes, on parle de cherté de la vie ou de vie chère lorsque « les revenus dont on dispose ne suffisent pas pour prendre en charge le coût de la vie ».
En d’autres termes, parler de coût élevé de la vie revient à prendre en considération à la fois les revenus et le niveau général des prix. La vie chère est due à des facteurs à la fois internes et externes. Les causes externes ont trait à la hausse des prix du transport maritime et à l’instabilité économique internationale.
Quant aux causes internes, elles sont liées aux perturbations du calendrier agricole, en grande partie dû au changement climatique, et la probable intervention, parfois malhonnête, de certains acteurs du secteur sur la fixation des prix. En outre, il faut indexer « la gestion de la rareté et l’indisponibilité des produits sur le marché, l’absence de produits de substitution adéquats », qui sont autant de facteurs qui aggravent le phénomène.
Si on propose de modifier ses habitudes de consommation pour y faire face, du moment que ce ne sont pas tous les produits de base qui subissent le renchérissement des prix, il faut souligner que riches et pauvres ne le vivent pas de la même manière. Toutefois, l’État n’est pas resté pas impuissant.
En réalité, en partant d’initiatives plus générales, comme l’élaboration d’un indicateur mixte du coût de la vie, combinant le niveau général des prix et la perception des ménages, en vue de l’évaluation de l’impact réel des actions gouvernementales, au renforcement de la fluidité routière par le démantèlement des barrages routiers pour les ramener à 33 à la construction de plus de 53 marchés publics, en passant par les contrôles sporadiques et le plafonnement des prix de certaons produits de première nécessité, ce sont autant de politiques et de mesures que le gouvernement entreprend pour lutter contre le renchérissement des prix.
Ainsi, même si l’opposition fait de la vie chère ses choux gras, l’Ivoirien lambda doit comprendre, non seulement, que le fléau ne se cantonne pas à la Côte d’Ivoire, mais encore et surtout que le gouvernement ne reste pas les bras croisés. Toutefois, une question mérite d’être posée: que se serait-il passé si les salaires et le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) n’avaient pas été rehaussés ? La question reste posée.
Oussou Kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké
Département d’anthropologie et sociologie
Expert Analyste socio-politique et économique