Le harcèlement sexuel en milieu professionnel dans le monde et particulièrement en Côte d’Ivoire est une plaie qui a la peau dure. De nombreuses femmes sont victimes de ce fléau. Cette situation préoccupe énormément Eveline Kouamé, membre d’une plateforme de développement en Côte d’Ivoire. La leader d’opinion qui défend la cause des femmes qui souffrent de cette gangrène en milieu professionnel dénonce et propose des solutions pour stopper le phénomène.
Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique et/ou psychologique. Le phénomène se prolonge parfois en ligne. On parle alors de cyberharcèlement. Le type d’harcèlement qui nous interpelle le plus est le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Le harcèlement sexuel est un problème grave qui persiste dans de nombreux milieux professionnels, aussi bien dans les établissements publics que privés.
Bien que des hommes soient victimes de comportements déplacés, il est indéniable que les femmes en sont, plus souvent, les principales cibles. Membre d’une plateforme de développement, Eveline Kouamé invite à comprendre ce fléau qui perdure et dont de nombreuses femmes souffrent énormément.
‘’En effet, les inégalités de pouvoir entre les hommes et les femmes dans le milieu professionnel sont un facteur clé qui favorise l’inconduite sexuelle. De fait, l’on constate que les postes de responsabilité sont majoritairement occupés par des hommes. Ce qui crée un déséquilibre de pouvoir. Alors, les personnes en position de pouvoir peuvent abuser de leur autorité en faisant pression sur des subordonnés ou en créant un environnement hostile et intimidant’’, explique-t-elle.
Les conséquences du harcèlement en milieu professionnel sont multiples et sans appel. ‘’La peur des représailles (diffamation, mauvais traitement, perte d’emploi, etc) empêche les victimes de dénoncer le harcèlement. Ce qui les maintient dans le silence et permet aux agresseurs de continuer à agir en toute impunité’’, dénonce-t-elle.
Eveline Kouamé ne fait pas que dénoncer. Elle conseille des pistes afin de trouver une solution définitive au harcèlement sexuel en milieu professionnel. ‘’Que l’on soit victime ou non, nous devons essayer d’y remédier en aidant la société à bien se comporter. Cela passe par l’éducation qui prône des valeurs sociales et morales.
La création de cellules genre dans les structures publiques, privées (déjà existantes pour la plupart) et même scolaires et expliquer leur importance en vue de faire comprendre la notion d’égalité dans les relations filles/garçons en réduisant les stéréotypes pour enfin parvenir, progressivement, à une égalité de pouvoir au niveau professionnel. La création d’un comité ou une cellule anti-harcèlement dans les structures qui veillera à échanger et à accompagner ces victimes dans les différentes procédures. Par exemple, voir les autorités compétentes en matière de soutien et de protection des victimes. D’ailleurs, nous pouvons tous agir ainsi en emmenant les victimes à dénoncer leurs agresseurs’’.
Puis d’exhorter les Ivoiriens à plus d’engagement afin d’endiguer cette vilaine attitude devenue un véritable fléau en milieu professionnel. ‘’Aujourd’hui, c’est une personne quelconque sans défense qui en souffre. Mais demain, un proche ou nous-mêmes pouvons être des victimes. Soyons tous vigilants et disons « Non au harcèlement en milieu professionnel ! » quelque soit nos couches sociales’’, a-t-elle prévenu.
Patrick Bouyé