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Côte d'Ivoire : Hommes politiques, syndicats et membres de la société civile; tous, entre harcèlement, intimidations et répression

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Côte d’Ivoire : Hommes politiques, syndicats et membres de la société civile; tous, entre harcèlement, intimidations et répression

La Côte d’Ivoire, depuis le décès de son premier président ne s’est plus jamais bien portée. Le président Henri Konan Bédié a vu son mandat écourté par un coup d’état. Le président Laurent Gbagbo démocratiquement élu, n’a pas connu une gouvernance tranquille. Il n’a réellement mis en œuvre le programme pour lequel il a été élu que pendant deux ans (2000-2002). De 2002 à 2011, sa gouvernance fut perturbée par une rébellion se réclamant proche du Rdr actuel Rhdp.

Ayant accédé au pouvoir dans les conditions que l’on sait, nombre d’ivoiriens avaient espéré qu’avec Alassane Ouattara, la situation des ivoiriens à tous les niveaux, irait s’améliorant. Mais tout au contraire, dans de nombreux domaines, le pays est tombé de Charybde en Scylla.

Les avancées démocratiques acquises au prix de mille et un sacrifices, sont réduites à néant. Les espaces de liberté se sont rétrécis comme une peau de chagrin. La peur est devenue le quotidien et le partage des ivoiriens. En lieu et place de la réconciliation voulue et souhaitée par les ivoiriens, le pouvoir Rhdp, par sa politique de rattrapage ethnique, bénéficiant seulement à un clan, n’a fait que creuser le fossé entre les habitants de ce pays. 

Alassane Ouattara au pouvoir, l’opposition est inexistante. Toute activité de l’opposition, si elle n’est pas interdite, est violemment réprimée et se termine par des arrestations et des emprisonnements. De nombreux Ivoiriens, civils comme militaires croupissent encore dans les « sous-sols » du pays depuis 2011. Et rien n’indique que demain est la veille de leur libération.

On a en mémoire les tribulations qui furent celles de Pulchérie Gbalet, obligée à son corps défendant, d’effectuer des allers et retours dans l’univers carcéral de la Maca, aujourd’hui PPA. La dernière fois qu’elle y retournait, elle était accusée de subversion dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens retenus au Mali pour mercenariat. 

Si pour nombreux ivoiriens, et surtout les soutiens objectifs du pouvoir, les 49 militaires qui se sont retrouvés au Mali pour une mission aux contours flous, ne peuvent pas faire un coup d’état dans ce pays, comment alors comprendre qu’une seule dame puisse faire un coup d’état en Côte d’Ivoire ? 

Aujourd’hui, la situation n’est pas meilleure. La volonté de bâillonner et d’étouffer les voix discordantes qui risquent d’écorcher l’image policée du pays qu’on s’efforce de projeter à l’extérieur, est toujours de mise. Les enseignants en savent quelque chose, eux dont les responsables syndicaux ont vu leurs salaires suspendus pour fait de grève.

Vers un bâillonnement total

On ne saurait non plus oublier le cas de Charles Rodel Dosso, Secrétaire Général Adjoint du Ppa-ci en charge de la société civile, interpelé à son domicile le 5 octobre 2024 et inculpé le 7 octobre pour « trouble à l’ordre public » et « atteinte à la sûreté de l’Etat». La justice ivoirienne l’accuse d’avoir coorganisé une manifestation interdite  en septembre 2024 contre la vie chère, avec une organisation de la société civile.

Son camarade de parti, Damana Pickass doit également se présenter devant la justice pour son implication présumée dans l’attaque du camp militaire d’Anokoua-Kouté en avril 2021.

Toutes ces interpellations, toutes ces suspensions de salaires, tous ces harcèlements ne sont rien d’autre que des manœuvres d’intimidations dont l’objectif est de tuer dans l’œuf toute velléité de revendications ou de protestation. Il s’agit de semer le doute, la confusion et la peur dans l’esprit des ivoiriens à l’effet de les tenir cois. 

C’est alors le lieu d’en appeler à l’opposition ivoirienne, à la société civile et à tous les défenseurs des droits de l’homme. Leurs réactions timides et timorées, leurs silences et leurs hésitations face aux tribulations de certains de leurs concitoyens, condamnent les ivoiriens à subir les affres de cette politique d’intimidation, de force et de répression, qui si l’on n’y prend garde finira par un bâillonnement total. Ainsi va le pays. Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.

NAZAIRE KADIA

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