Dans quelques jours, la terre dans un de ses inlassables mouvements, aura achevé sa révolution ou sa translation autour du soleil. Pour le commun des mortels, c’est la fin d’une année et le début d’une autre. C’est aussi l’occasion pour chacun, à quelque niveau où il se situe, d’effectuer un voyage rétrospectif en 2024, à l’effet de faire le bilan des 365 jours et nuits passés, d’en tirer des leçons, de prendre des résolutions et de faire des projections pour l’année nouvelle qui point à l’horizon.
En Côte d’Ivoire, il ne serait pas superflu de s’interroger sur la réalisation d’un certain nombre de chantiers à nous promis, qui devaient nous conduire depuis 2020 à l’émergence. Quatre années plus tard et bientôt à l’entame de la cinquième année, des questions taraudent toujours l’esprit des Ivoiriens :
– Où en sommes-nous avec les logements sociaux accessibles à tous les Ivoiriens à bas revenu ? On se rappelle que le chef de l’Etat avait promis des logements de cinq millions de FCFA avec des loyers de 25 000 FCFA par mois, à l’effet de permettre à de nombreux concitoyens de devenir propriétaires de leurs logements. Mais depuis lors, un silence de cimetière s’est abattu sur ce dossier et les Ivoiriens voudraient savoir à quelle étape se trouve ce noble chantier.
– Où sont les milliards promis à chaque département pour véritablement amorcer le développement ? Les départements les ont-ils perçus ? Qu’en ont-ils fait ? Une communication sur le sujet permettrait de dissiper tous les doutes.
– A quelques jours de la fin de l’année 2024, une année après 2023, déclarée année de la jeunesse, quel bilan peut-on faire du milliard par jour octroyé aux jeunes ? Combien de projets ont été financés ? Qui sont les heureux bénéficiaires ? Pour quels résultats ?
Des efforts sont faits au plan des infrastructures mais…
On retiendra également que l’année 2024 mourant, comme celles qui l’ont précédée, fut une année difficile pour les Ivoiriens. Ils ont souffert « sous Ponce-Pilate » avec les augmentations tous azimuts du prix de toutes les denrées de premières nécessités, et ces Ivoiriens continuent de boire le calice jusqu’à la lie. Mais depuis 2011, ces Ivoiriens sont devenus stoïques, insensibles à la douleur et à la souffrance. Et on a même l’impression qu’ils en tirent un douloureux plaisir. Sacré peuple !
Toutefois, on doit reconnaître que des efforts ont été faits au plan des infrastructures, surtout à Abidjan, avec de nombreux axes bitumés, des ponts et des échangeurs construits ou en construction, pour rendre fluide la circulation. Mais à ce niveau, l’objectif est loin d’être atteint. Circuler actuellement à Abidjan, est un véritable chemin de croix.
Des efforts sont également faits au niveau des grands axes routiers du pays, réhabilités ou bitumés. Toutefois, lentement mais surement, le pays est en train d’être cerné par des postes de péage qui ne manqueront pas d’avoir des incidences sur la circulation des hommes et des marchandises, relativement au coût du transport.
Dans un autre chapitre, notre pays a accueilli la Coupe d’Afrique des Nation (Can) en janvier 2024. La belle victoire des Eléphants à cette compétition, a permis aux ivoiriens de faire l’impasse pour un court moment sur la déprime devenue leur quotidien. Pour une rare fois, les Ivoiriens ont mis sous le boisseau leurs divergences politiques pour communiquer avec leur équipe nationale au parcours extraordinaire…
Fortunes diverses pour les partis politiques
Au plan politique, à moins d’un an de l’élection présidentielle, les partis qui comptent sur l’échiquier politique ivoirien vivent des fortunes diverses. Après avoir opéré comme il fallait s’y attendre, une véritable razzia aux élections municipales et régionales dernières, l’heure est aujourd’hui à l’interrogation au Rhdp. Son champion sera-t-il sur le starting-block pour un quatrième mandat ? Des appels du pied lui sont faits, mais pour l’instant c’est le silence-radio, ce qui en rajoute à l’incertitude, au doute et à l’inquiétude de nombreux militants.
Quant au Pdci-Rda, une nouvelle ère semble s’ouvrir à lui après l’élection de Tidjane Thiam à la présidence de ce parti. L’heure est désormais au rassemblement autour de ce dernier, pour aller à la reconquête du pouvoir perdu depuis 1999. Après la disparition du président Henri Konan Bédié, Tidjane Thiam cristallise toutes les espérances et tous les espoirs de nombreux militants du Pdci–Rda, de voir leur parti tenir à nouveau les manettes de la locomotive ivoire.
Mais un autre militant de ce parti, Jean-Louis Billon se verrait bien lui aussi devenir le porte-étendard du parti pour les joutes électorales à venir. La convention qui se tiendra à cet effet nous situera. Le Ppa-ci du président Laurent Gbagbo vit également une incertitude du fait de l’hypothèque qui pèse toujours sur la candidature de celui-ci. Comment cela va finir? 2025 nous situera. Attendons donc de voir. Ainsi va le pays. Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.
NAZAIRE KADIA