Embouteillages Grand carrefour de Koumassi – Akwaba: Comment l’AMUGA a échoué dans sa mission principale; le DG Romain Kouakou doit s’expliquer
Le 2 février 2023, nous avons publié un article intitulé « Les gens font travailler leur esprit ». En premier commentaire vous pouvez le relire. La conclusion de cet article était la suivante :« (..) des navettes en bateau bus permettront d’effectuer des départs à partir des différentes gares lagunaires, direction l’aéroport via la lagune. En effet, peu de gens le savent mais la lagune Ebrié est juste à quelques encablures de l’aéroport côté Nord de l’infrastructure.
De la gare lagunaire aéroportuaire, des navettes en bus effectueront des rotations aller pour des départs, et retour, pour les arrivées à Abidjan. Grâce à ces points avancés de pré enregistrement de bagages et cette gare lagunaire de l’aéroport, on pourra effectuer un trajet aéroport – Yopougon, sans passer par le VGE et traverser tout Abidjan. »
C’est par humilité qu’on a employé le terme « les gens » en réalité c’était une proposition que nous étions en train d’émettre à l’attention des autorités en charge de la mobilité urbaine. Hier suite a la publication d’un communiqué de AERIA conseillant aux voyageurs de prendre leur disposition compte tenu des travaux au niveau des échangeurs de Koumassi et du carrefour Akwaba, nous avons appelé l’autorité en charge de la mobilité urbaine pour leur suggérer de rapidement mettre en place une gare lagunaire du côté du parc des expositions.
La réponse qu’on a eu va dans le sens de nos propositions de l’année dernière, mieux l’AMUGA, de source bien introduite, a un projet similaire dans son pipe : Une gare lagunaire du côté du parc des expositions à l’attention de ceux qui vont et viennent de l’aéroport. C’est un excellent projet.
Néanmoins, L’AMUGA, contrairement aux années précédentes, a totalement échoué dans sa mission principale en cette fin d’année 2024. Ce qu’on observe comme embouteillage au niveau du grand carrefour de Koumassi jusqu’à Akwaba est une faute grave, et on aurait aimé à cette occasion, voir son DG venir s’expliquer. Premier responsable de cette entité publique, il sait mieux que le citoyen lambda ce que coûte à l’État, un tel engorgement permanent qui n’a que trop duré.
Un mauvais signal envoyé aux usagers de la route et aux personnes qui voyagent via l’aéroport
« Aujourd’hui, l’usager perd en moyenne 3 à 4 heures par jour dans la circulation, ce qui revient à 1 200 milliards de FCFA perdus chaque année, soit 5% du PIB. Alors que, si nous augmentons la mobilité de 20%, nous gagnons 1 point sur le PIB ». Ce qui signifie que les pertes de temps passées dans la circulation urbaine font aussi perdre de la richesse à la Côte d’Ivoire.
Cette affirmation n’est pas de nous, mais du DG de l’AMUGA, des propos repris sur le site officiel du gouvernement ivoirien dans un article publié le 28 décembre 2022. Nous avons d’ailleurs remarqué que cette année, très étrangement, L’AMUGA communique peu alors qu’elle nous avait habitué à des sorties indiquant aux usagers de la route à Abidjan, les dispositions qu’elle a prise quant à l’amélioration de la fluidité de la circulation aux points chauds en période de fête.
Pour toute communication, hier un visuel embarrassé de AERIA, demandant en gros aux usagers de compter sur la providence divine, car seul Dieu est maître du temps. C’est ce qui ressort de ce communiqué et c’est malheureusement un mauvais signal envoyé aux usagers de la route et aux personnes qui voyagent via l’aéroport : l’AMUGA n’a pas encore trouvé de solution.
On se souvient qu’en 2021 par exemple, après Marcory et Treichville dans cette même zone sud d’Abidjan, Adjamé avait connu une modification des conditions du trafic routier, sur décision de l’Autorité de la mobilité urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA). Un nouveau plan de circulation concernait la section de voie comprise entre la cité universitaire des 220 Logements et le pont d’Agban en passant par le rond-point de Liberté.
L’échec de l’AMUGA
Ce tronçon, très sollicité par les minicars « gbaka », avait été transformé de façon alternative en voie en sens unique. Le matin (entre 06h et 10h), le trafic était autorisé dans le sens pont du camp de gendarmerie d’Agban à la cité universitaire. En début de soirée (entre 16h et 20h), les véhicules ne circulaient que dans le sens Cité universitaire-pont d’Agban.
À l’époque on a tous senti que des gens payés pour réfléchir à ces problématiques étaient au travail, et aucune entité impactée par des bouchons n’avait eu besoin de produire un communiqué faisant appel à la grace divine.
Jusque-là particulièrement efficace, mais discrète dans ses actions, car peu connue du grand public, cette année l’AMUGA « a tapé poto» pour employer le langage urbain ivoirien. Un « poto » monumental qui fait perdre de la richesse à la Côte d’Ivoire (selon les dires du DG de L’AMUGA lui-même), qui donne une très mauvaise image de la ville d’Abidjan aux touristes d’affaires de passage, qui a accentue la pénibilité du quotidien des travailleurs, et qui abaisse la qualité de vie des abidjanais, déjà pas au plus haut.
L’Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan a été créée en 2014. L’AMUGA a pour missions d’assurer l’organisation et la coordination des différents modes de transport du périmètre des transports urbains. Ainsi, elle assure, dans le Grand Abidjan, la gouvernance institutionnelle de la mobilité urbaine.
Aucune anticipation jusqu’à ce jour et aucune solution proposée
Ces travaux au carrefour de Koumassi et au niveau de Akwaba étaient prévus depuis très longtemps. L’AMUGA en avait forcément connaissance. Au sein de l’AMUGA, il existe un Conseil stratégique composé de 16 membres représentants de collectivités locales et des ministères techniques. Le rôle de ce Conseil est de définir la feuille de route à appliquer sur le terrain, sont celles relatives à la fluidité du trafic routier.
Mieux, et c’est en cela que la faute de l’AMUGA est grave, sur son site internet, sa toute première mission est : « d’anticiper les évolutions résultant du développement territorial du Grand Abidjan par l’élaboration d’un plan de déplacements urbains (…) » C’est ce qui apparaît en tout premier « l’anticipation»!
Autrement dit être proactif, voir venir le problème et anticiper; non attendre qu’il survienne et ne plus savoir quoi faire et se vautrer dans le silence. Cela signifie donc que ce conseil supposé être stratégique, ainsi que la direction de l’AMUGA étaient censés, car payés et engagés pour, « anticiper » sur ces bouchons qui ce matin encore vont faire perdre de la richesse à la Côte d’Ivoire; rendre pénible les déplacements dans cette zone et donc atteindre à la qualité de vie d’Ivoiriens.
Aucune anticipation jusqu’à ce jour et aucune solution proposée. Rien ! L’AMUGA et ses dirigeants servent à quoi cette année, au regard de l’une de leurs missions principales ?