Alors que la grève des enseignants, entamée le 4 avril, se poursuit à travers tout le pays, la ministre d’État, ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, est sortie de son silence ce lundi 07 avril 2025, lors de la traditionnelle cérémonie de salut aux couleurs. Son message, fort et empreint de gravité, s’adresse à la fois aux syndicats et à la nation toute entière.
Dans une déclaration solennelle, la ministre Anne Ouloto a rappelé que le droit à l’éducation pour chaque enfant de Côte d’Ivoire est « fondamental, inaliénable et doit être protégé ». Si elle reconnaît la légitimité des revendications portées par les syndicats du secteur Éducation-Formation, elle met en garde contre les conséquences directes de la grève sur les droits des élèves.
« Toute fermeture d’école prive directement les enfants de leurs droits fondamentaux et met en péril leur avenir », a-t-elle affirmé, en soulignant l’importance de privilégier les voies du dialogue et de la négociation pour parvenir à des solutions durables. Elle a rappelé que c’est grâce à ces canaux que de nombreux acquis sociaux ont pu être obtenus par les fonctionnaires dans le passé.
Cette sortie intervient dans un contexte tendu, où les enseignants, en grève depuis le 4 avril et jusqu’au 8 avril prochain, réclament notamment le paiement d’une prime annuelle. Plusieurs établissements scolaires à travers le pays sont restés fermés, perturbant le calendrier scolaire et suscitant l’inquiétude des parents d’élèves.
La ministre a conclu en lançant un appel à la responsabilité collective : « Le silence des écoles ne doit jamais être la réponse aux revendications sociales, car il nuit à la Nation. »
Cette prise de position marque une volonté de concilier écoute des doléances syndicales et sauvegarde du droit à l’éducation, dans un esprit républicain. Reste à savoir si elle sera entendue par les acteurs du secteur, alors que les négociations peinent à aboutir.
Charles Béni