À l’occasion de sa réunion du samedi 20 juillet 2024, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) s’est intéressé à plusieurs sujets marquants de l’actualité socio-politique internationale et nationale. Notamment le sujet relatif aux échanges téléphoniques entre le Président Ouattara et le Premier ministre Guillaume Soro. Ci-dessous, de larges extraits de la Déclaration finale consultée par Lemeridien.ci
Selon le GPS, une certaine recrudescence s’observe dans la narration du contenu des échanges téléphoniques qui ont eu lieu entre le Président Ouattara et le Premier ministre Soro au mois de mars 2024 par une presse subornée. L’objectif, selon le camp Soro, étant de présenter le Premier ministre Soro comme un hère désespéré en quête éperdument de la pitié du Président Ouattara.
L’intention manifeste est de l’humilier sur la place publique, espérant ainsi le livrer à la moquerie de la cohue. Et pourtant, les faits sont plus profonds que cela. Nous l’allons démontrer tout à l’heure. M. Guillaume Soro qui a une éminente idée et une haute appréciation des responsabilités étatiques qu’il a assumées à un assez jeune âge, s’est toujours efforcé d’agir en conséquence.
Contrairement à ce qu’on peut penser, M. Soro, se postant à la hauteur de ce qu’on peut espérer d’un homme d’État et en dépit des différends graves avec le Président Ouattara, s’est imposé d’appeler au téléphone celui-ci, au nom de l’intérêt supérieur de la paix et de la réconciliation nationale.
Aussi, quand en juillet 2020 survint le décès tragique du Premier ministre Amadou Gon-Coulibaly, imaginant sa grande douleur et sa tristesse, M. Soro se fit le devoir d’appeler le Président Ouattara pour lui présenter ses condoléances, en vain. Il dut se résoudre à les transmettre par le canal de l’actuel ministre des Transports, M. Amadou Koné, neveu du défunt.
Cette démarche insistante et sincère n’aurait-elle pas dû être l’amorce d’une décrispation ?
Un an plus tard, en 2021, à la mort du Premier ministre Hamed Bakayoko, une fois encore, M. Soro tenta de joindre le Président Ouattara pour lui présenter ses condoléances. Ses tentatives furent toutes éconduites. Que l’on comprenne bien l’objet des initiatives de M. Soro. Certes, l’on peut être opposé politiquement ou même adversaire irréductible, sans que cela fasse de nous des ennemis mortels. Du moins, c’est cela notre compréhension de la compétition politique.
M. Soro a fortement regretté que le Président Ouattara ait refusé tout contact dans de telles circonstances douloureuses pour la nation. M. Soro, enraciné dans la tradition africaine, fait remarquer que dans bien des us et coutumes africaines, toute querelle, aussi forte soit-elle, s’efface devant la mort. La douleur autour d’un décès, d’une perte commune, prévaut sur les conflits et autres inimitiés, au moins le temps des obsèques.
Mieux, là, accorde-t-on le pardon et se noue la vraie réconciliation autour de la dépouille mortelle. Telles sont la sincérité et la vérité matérielles des faits. Il y a bien là une cohérence et une constance dans la démarche régalienne et républicaine de M. Soro. C’est dans cette même logique de cohérence que quand advint la libération des prisonniers politiques de février 2024, M. Soro pris l’initiative d’appeler le Président Ouattara pour deux raisons.
La première pour lui dire sa satisfaction et ses remerciements pour l’élargissement de ses compagnons emprisonnés. La deuxième pour lui demander l’apaisement et lui réitérer ses mots d’excuses qu’il avait déjà publiquement exprimés au mois de septembre 2018. Les échanges avaient été cordiaux, empreints de chaleur et laissaient augurer un vrai début de décrispation.
Quelle ne fut donc la déception de constater que trois jours après cet échange téléphonique apprécié et avant que M. Soro n’ait eu le temps d’informer ses collaborateurs, que la presse en faisait déjà ses choux gras. Elle révélait en partie un contenu détaillé, mais quelque peu biaisé de la conversation intervenue entre ces deux hommes d’État.
Depuis lors, des journalistes se font les exégètes d’une conversation téléphonique qui a strictement eu lieu entre les deux personnalités et à laquelle ils n’étaient pas conviés. Vous conviendrez que la préoccupation réside dans le fait que l’on ne puisse avoir un échange téléphonique avec une autorité d’une aussi grande importance et en préserver la confidentialité. De deux choses l’une.
Soit les téléphones étaient piratés par toujours la même presse, soit les informations ont été intentionnellement divulguées aux journalistes bien choisis. Dans les deux cas de figure, cela s’est avéré préjudiciable à la poursuite d’échanges sereins. Avouons qu’il est tout de même embarrassant et inconfortable, alors qu’on a parlé avec la plus haute autorité de son pays, de voir son propos tronqué et être la risée de la presse et de certains partisans.
M. Soro peut assurer qu’il a eu de nombreux échanges téléphoniques avec de nombreux chefs d’État jusqu’à présent en exercice sans que cela n’atterrisse dans les magnétophones de journalistes. En tout état de cause, la volonté du Premier ministre Soro de servir la Côte d’Ivoire demeure intacte. Aussi, est-il disposé à continuer les échanges avec le Président Ouattara dans un esprit de respect mutuel et sur des téléphones sécurisés à l’abri des manipulations médiatiques.
GPS encourage les deux hommes d’État à maintenir le dialogue comme l’a toujours prêché feu le Président Félix Houphouët-Boigny.
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