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Les leçons de la fuite de la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina

CAFÉ CHAUD

Les leçons de la fuite de la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina: Partir ou fuir quand c’est encore le moment…(Par Sylvain Takoué, écrivain ivoirien) 

Le 5 août dernier, celle qui était encore la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, avait été obligée de quitter précipitamment sa résidence, pour fuir le pays, à bord d’un hélicoptère, cela, au milieu des troubles qui avaient alors éclaté contre elle. C’est depuis son lieu de refuge, qu’elle a donné les raisons souteraines de cette vindicte populaire déchainée contre elle, accusant l’Amérique d’être derrière ce fait, à son refus de céder l’île de Saint-Martin où l’Amérique entendait installer une base militaire pour contrôler le Golfe du Bengale. 

Pour sauver sa tête, face au déchaînement des foules imprévisibles, il lui fallait ainsi partir du pouvoir, et fuir… Le fasciste de Benito Mussolini, en Italie, alors qu’il était l’allié sûr d’Adolf Hitler qui le prenait pour modèle de dirigeant politique, n’a pas eu cette chance de partir du pouvoir et fuir son pays, quand les foules, qui furent hier ses sujets, se sont déchaînées contre lui, pour s’emparer de sa personne physique. 

Le résultat de cette colère populaire fut horrible : terriblement lynché, Mussolini n’eut pas la vie sauve. Son corps avait été longuement partout trimbalé par terre, comme un vulgaire tronc de bananier, avant de se retrouver pendu à une corde, en y balançant dans le vide, marqué par tant et tant blessures d’impacts.

Le sort politique de Louis XVI, dans la France du 18e siècle, fut tout aussi tragique

Hitler qui le vénérait de son vivant, au tout début de la montée de son 3e Reich, en Allemagne nazie, avait craint pour lui-même, quand son mentor Mussolini connut ainsi une fin tragique. À son tour, quand arriva le pire moment de quitter le pouvoir, alors qu’il était encerclé à Berlin, par les troupes des Alliés, il ne voulut pas fuir le pays, ou n’en eut pas le temps. 

Il lui fallait alors partir autrement du pouvoir : se suicider, tel que l’Histoire en a laissé le témoignage. Le sort politique de Louis XVI, dans la France du 18e siècle, fut tout aussi tragique. Au moment où il se rendit compte que sa vie, tout comme celle de sa famille, était mortellement menacée, par la sourde colère du peuple de Paris, qui n’en pouvait plus de son règne luxueux et dépensier, et qui n’en voulait plus, à cause des lourds impôts sans fin, il se résolut enfin à quitter le pouvoir et à fuir le pays.

Il faut partir, quand on le sent, pour ne pas fuir ou périr.

Malheureusement, il fut rattrapé vaille que vaille, dans sa fuite avec les siens, par les foules en furie, qui le conduisirent à l’échafaud, pour y faire trancher sa tête de roi mal-aimé. Partir ou fuir, quand c’est encore le moment, et sauver sa tête et celle des siens, quand on a longtemps été prince, et surtout un prince incompris, qui ne comprend pas non plus, est d’une sagesse inestimable. 

Partir soi-même, est mieux que fuir par la force des choses. La chance inouïe qu’en a eu la désormais ancienne Première ministre du Bangladesh, n’arrive pas une seconde fois. Les foules, hystériques au début de la gloire des princes, quand elles les aiment encore avec délires, changent aussi subitement, un jour, leur hystérie joviale en crise de colère.

Parvenues à ce stade de rejet du prince jadis ou naguère adulé, ces foules se déchaînent de la muselière qu’était leur tolérance, et, tels des meutes de bêtes sauvages et carnassières, se ruent sur l’imprudent prince vomi, qui tenait quand même à la longévité de son trône de règne. Il faut partir, quand on le sent, pour ne pas fuir ou périr. Le pouvoir n’est pas éternel, même quand on en a l’illusion. D’autres ont su partir à temps, pourquoi pas ?

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