Message à la nation du chef de l’État Alassane Ouattara: Sans surprise et comme les années écoulées, nous avons eu droit aux mêmes promesses (Par NAZAIRE KADIA)

Notre planète Terre vient une fois de plus de boucler son mouvement de translation, fermant ainsi la parenthèse de 2024 pour ouvrir celle de 2025. L’année 2024 s’en est  donc allée, charriant avec elle tous les vœux que nous fîmes à son apparition. 2025 apparait, cristallisant encore en elle, nos nouveaux vœux, nos nouveaux souhaits et nos nouvelles espérances. 

C’est un rituel devenu banal auquel nous ne nous empêchons pas de sacrifier. Nous sommes-nous assurés que les vœux de l’année écoulée se sont réalisés ? Les souhaits émis ont-ils été accomplis ? Nos espérances ont-elles été satisfaites ? Qu’importe ? L’année prochaine, à la même période, nous ferons la même chose.

 « Ce qui a été, c’est ce qui sera, ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil », nous enseignent les Saintes Écritures. En effet, au premier jour de l’année 2025, le soleil n’a pas changé de couleur, ni de trajectoire. La terre continue de tourner sur elle-même dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, et autour du soleil. 

Les fleuves continuent de se déverser dans la mer et la mer n’est toujours pas remplie. C’est dans cette même atmosphère que 2025 a entamé son voyage à lui, empruntant le même trajet que 2024 dont il hérite des actifs et des passifs.

A cette même période de l’année, nous avons toujours droit au message à la nation du chef de l’État Alassane Ouattara. Sans surprise et comme les années écoulées, nous avons eu droit aux mêmes vœux formulés en notre endroit, les mêmes promesses d’amélioration de notre condition de vie, de notre quotidien et les mêmes bonnes perspectives qui nous attendent.

L’embellie de l’économie ivoirienne a été bien exaltée avec des résultats probants. Cette embellie montre assurément que le pays au plan macroéconomique est en effervescence et que beaucoup de choses se font. Toujours est-il qu’en 2025 débutant, il faut encore vendre 2 kg de cacao, en y ajoutant quelques pièces de monnaie pour s’offrir 1 kg de viande de bœuf, 2 kg d’hévéa ne permettent pas d’acheter 1 kg de riz, et 3 kg d’anacarde ne suffisent pas pour l’achat d’un litre d’huile.

Dans son adresse à la nation, le chef de l’Etat s’est prononcé avec force conviction sur les élections de 2025. Le scrutin selon lui, sera «apaisé, transparent et démocratique ». Comment cela se peut-il si un consensus ne se dégage pas autour de la composition de la Cei et surtout autour de la liste électorale qui selon des partis politiques, contient encore de nombreuses irrégularités ? Quid du caractère inclusif du scrutin ? Alors que la justice s’est employée à donner les moyens d’éliminer de potentiels candidats ? 2025 nous apportera certainement des réponses !

On tombe également des nus devant l’éloge fait à l’endroit du système éducatif ivoirien. Mais bon, c’est peut-être le rapport du PASEC qui est truffé d’erreurs ! En tout état de cause, c’est tout cet héritage de 2024 que le train 2025 a embarqué dans ses soutes pour commencer son long voyage. C’est dire que fondamentalement, rien n’a changé dans le quotidien des Ivoiriens. Attendons les différentes escales du train pour espérer voir l’allègement du fardeau que les Ivoiriens, à leur corps défendant, sont obligés de porter.

Au plan politique, à moins d’un an de l’élection présidentielle, les partis qui comptent sur l’échiquier politique ivoirien vivent des fortunes diverses. Au Rhdp, l’heure est aujourd’hui à l’interrogation. Son champion sera-t-il sur le starting-block pour un quatrième mandat ? Des appels du pied lui sont faits, mais pour l’instant c’est le silence-radio, ce qui en rajoute à l’incertitude, au doute et à l’inquiétude de nombreux militants.

2025 a aussi hérité de nombreux conflits entreposés dans ses bagages et qui sont loin de s’estomper

Au Pdci-Rda, l’heure est désormais au rassemblement autour de Tidjane Thiam, pour aller à la reconquête du pouvoir perdu depuis 1999. Après la disparition du président Henri Konan Bédié, Tidjane Thiam cristallise toutes les espérances et tous les espoirs de nombreux militants du Pdci–Rda, de voir leur parti tenir à nouveau les manettes de la locomotive ivoire. Mais un autre militant de ce parti, Jean-Louis Billon se verrait bien lui aussi devenir le porte-étendard du parti pour les joutes électorales à venir. La convention qui se tiendra à cet effet nous situera.

Dans cette atmosphère préélectorale, la passe d’arme entre militants du Rhdp et ceux du Pdci-Rda fait sourire plus d’un, au sujet du président de ce dernier parti, Tidjane Thiam. Autant les militants du Pdci-Rda vantent les mérites de leur champion, dans une posture qui rappelle bien ce qui était dit d’Alassane Ouattara : 

– A travaillé dans des institutions internationales, a un carnet d’adresses fourni, est l’ami de tous les grands de ce monde, est un technocrate chevronné, etc. Autant les militants du Rhdp tentent de le déconstruire avec des arguments jadis utilisés contre Alassane Ouattara : 

– N’a pas de village en Côte d’Ivoire, sa longue absence du pays ne lui permet pas de cerner les réalités de celui-ci, n’a pas fait d’investissement au pays, etc. Dans cette guéguerre, Dieu pourra bien reconnaître les siens !

Quant au Ppa-ci du président Laurent Gbagbo, il vit également une incertitude du fait de l’hypothèque qui pèse toujours sur la candidature de celui-ci. Comment cela va finir ? 2025 nous situera. Ailleurs, 2025 a aussi hérité de nombreux conflits entreposés dans ses bagages et qui sont loin de s’estomper.

Dans le Sahel, la lutte contre le terrorisme continue, mais a pris une nouvelle tournure, depuis que les peuples maliens, bukinabè et nigériens ont décidé de prendre leur destin en main. Elle est plus efficace et il y a plus de visibilité et de lisibilité. Dans le monde, l’opération spéciale de l’armée russe en Ukraine est toujours d’actualité. En dépit des pronostics des experts occidentaux, l’économie russe ne s’est pas effondrée, et l’Ukraine n’est pas en train de gagner la guerre. 

« sous le soleil, il n’y a rien de nouveau… »

Sa contre-offensive annoncée tambour battant a été un échec cuisant. Son incursion en territoire russe s’est enlisée. Un autre héritage que 2025 a embarqué et qu’elle trainera certainement tout au long de son voyage. Que dire du conflit entre Israël et le Hamas ? Des citoyens israéliens sont toujours des otages aux mains du Hamas, et les populations palestiniennes continuent de mourir dans les bombardements intensifs de l’armée israélienne, démontrant ainsi que « sous le soleil, il n’y a rien de nouveau… ».

On retiendra enfin qu’en Syrie, les forces coalisées soutenues par des mains occultes, ont eu raison du pouvoir de Bachar Al Assad. Une nouvelle page de l’histoire s’ouvre pour ce pays , en espérant que ca ne sera pas et demain nous situera.

Le train 2025 a donc quitté le quai pour entamer son voyage, transportant l’héritage à lui légué par 2024. Il transporte également nos nouvelles espérances, nos nouveaux souhaits et nos nouvelles ambitions, nonobstant le fait que ni les passagers ni les bagages dans les soutes, ne soient différents de ceux de 2024.

Il ne nous reste plus qu’à lui souhaiter bon vent, en espérant que ce voyage sera différent de celui de l’année écoulée. Attendons tous de voir ce que demain sera fait. Demain est certes un autre jour, mais demain arrive toujours et l’ivraie sera séparée du vrai. Ainsi va le monde. Bonne, heureuse, sainte et fructueuse année 2025 à tous et à chacun.