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Présidentielle ivoirienne 2025 : le PDCI-RDA face au défi Billon et à l’éligibilité de Thiam

ELECTION 2025

PDCI-RDA: Jean-Louis Billon, une alternative crédible en cas d’invalidation de la candidature de Tidjane Thiam? 

Alors que la prochaine élection présidentielle ivoirienne se tiendra dans un an, le 25 octobre 2025, Jean-Louis Billon a officiellement annoncé sa candidature ce 25 octobre 2024. Ce geste place le PDCI-RDA face à des enjeux complexes : l’officialisation de cette candidature pose un défi interne au parti, tout en mettant à jour des obstacles d’éligibilité auxquels peut être confronté Tidjane Thiam, notamment des questions autour de sa nationalité.

En Côte d’Ivoire, la campagne pour la présidentielle de 2025 débutera en juillet 2025 avec la collecte des parrainages, représentant 1 % des inscrits sur les listes électorales, dans 10 régions. Si Billon n’obtient pas l’investiture du PDCI, il lui faudra recueillir le soutien de milliers d’électeurs. Avec une liste électorale qui pourrait atteindre 10 millions d’inscrits après la révision en cours (contre 8 millions actuellement), cela représente un défi de taille. 

En même temps, Billon estime qu’en neuf mois, il est possible d’organiser au sein du PDCI-RDA un Bureau Politique, un congrès et une convention, pour assurer à chaque candidat un délai adéquat de préparation et de mobilisation, ainsi que le respect des textes du parti.

Billon et la tentation d’une candidature dissidente

Si le PDCI-RDA ne répond pas aux demandes de Billon pour la tenue de ses instances de décision, celui-ci pourrait être tenté de justifier une rupture, affirmant que le parti n’a pas respecté ses règles. Il pourrait déclarer, par exemple : « Mon parti n’a pas tenu de Bureau Politique, il n’a pas organisé le 13e congrès pour être en conformité avec la loi et ses textes, et la convention en cours n’est pas légale ou conforme.» 

En prenant cette position, Billon semble se préparer à une possible candidature dissidente, voire indépendante.

L’éligibilité de Tidjane Thiam : un sujet sensible

Un autre point de tension réside dans l’éligibilité de Tidjane Thiam. Tous attendent qu’il officialise sa renonciation à la nationalité française. Cependant, l’obtention d’un document officiel des autorités françaises pourrait s’avérer difficile, comme ce fut le cas pour Karim Wade au Sénégal. Même s’il déclare sur l’honneur être exclusivement de nationalité ivoirienne, l’absence de confirmation officielle pourrait poser problème au moment de déposer sa candidature auprès du Conseil constitutionnel en août 2025.

Bien qu’il voyage désormais uniquement avec un passeport ivoirien, des interrogations subsistent sur l’usage de sa nationalité française dans d’autres contextes, notamment pour des affaires, des propriétés, ou des actions non politiques.

La question d’une nationalité américaine et des défis administratifs

Des rumeurs circulent aussi quant à une potentielle nationalité américaine, acquise par Thiam lors d’un mariage antérieur. Si cela s’avère exact, la question de sa renonciation à cette nationalité se poserait également. Par ailleurs, des sources rapportent qu’il aurait rencontré des difficultés pour obtenir un certificat de nationalité ivoirienne, en raison de l’absence de certains documents, notamment le décret de naturalisation de son père. 

Ces complexités alimentent le débat autour de sa légitimité, certains rappelant même que sa sœur avait déjà évoqué des problèmes liés à l’ivoirité par le passé.

Une polémique nourrie par les adversaires de Thiam

Ces éléments, largement relayés par ses adversaires et certains membres du PDCI-RDA, ont amené le porte-parole du parti, Soumaila Bredoumy, et l’avocat Blessy Chrysostome à réaffirmer l’éligibilité de Thiam. 

Le porte-parole a précisé que, bien que son père soit d’origine sénégalaise et française, il a été naturalisé ivoirien. La question de la nationalité n’est donc pas perçue comme un problème par Thiam, qui revendique sans complexe ni honte ses origines sénégalaises.

La résidence : un critère qui suscite des interrogations

La question de la résidence, souvent soulevée, est cependant moins pertinente, l’obligation de résidence ayant été supprimée du code électoral. En revanche , des proches de Billon rappellent qu’avant la présidentielle de 2020, ce dernier avait déjà obtenu tous les documents nécessaires prouvant sa renonciation à ses nationalités française et marocaine, se positionnant ainsi comme un candidat sans obstacle juridique, contrairement à Thiam.

Un défi pour le PDCI et ses candidats potentiels

Jean-Louis Billon représente aujourd’hui un défi majeur pour le PDCI-RDA, en particulier en ce qui concerne sa capacité à mobiliser les électeurs et à franchir l’étape des parrainages. Cependant, les difficultés d’éligibilité de Tidjane Thiam et les rumeurs qui l’entourent compliquent encore davantage la situation.

Par Laurent Oupoh, Agitateur d’idées

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