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Phénomène des « microbes », «brouteurs», «rampeurs»  «influenceurs», «woubis» en Côte d'Ivoire: Comment la société ivoirienne se déconstruit à petit feu

Culture et société

Phénomène des « microbes », «brouteurs», «rampeurs»  «influenceurs», «woubis» en Côte d’Ivoire: Comment la société ivoirienne se déconstruit à petit feu

Les cieux nous parlent. Les cieux nous font parvenir des signes que nous refusons obstinément de voir. Le maître du temps et des circonstances nous parle, mais nous refusons d’écouter et de décrypter son message. Car nos oreilles se sont bouchées, nos cœurs se sont endurcis, et les écailles ne nous sont jamais tombées des yeux. De ce fait personne n’entend, ne sent, ni ne voit que le pays est sur une pente dangereuse.

Ceux qui tiennent les rênes du pays, arc-boutés sur leurs certitudes, leurs projections et leurs petits calculs, pensent véritablement tenir en main le destin du pays, et croient pouvoir dessiner demain à leur guise et selon leurs besoins… Pendant ce temps, lentement mais sûrement, nous assistons à une déconstruction de la société ivoirienne. Les valeurs qui sont le fondement de notre société, vont à vau-l’eau, pour faire place à la célébration de la médiocrité, voire de la dépravation. 

Sous nos yeux, est né le phénomène des «microbes », que nous avons laissé se développer et prospérer par notre passivité et notre indifférence. Ainsi, des jeunes gens, à peine sortis de l’adolescence, peuvent prendre sur eux d’assiéger tout un quartier, armés d’armes blanches de tous genres, et agresser, voler, et même tuer d’honnêtes citoyens sans que le ciel ne leur tombe sur la tête. 

Au surplus, il fut même interdit à la population de les appeler par le surnom qu’ils se sont eux-mêmes affublé : « les microbes ». En lieu et place, il leur fut trouvé un joli nom de caresse : «  les enfants en conflit avec la loi ». Les mauvaises langues affirment que ces « enfants en conflit avec la loi », devenus grands, sont souvent instrumentalisés pour mener certaines opérations en qualité de supplétifs, au mépris de l’Etat de droit et ce dans l’indifférence totale… 

Peut-on oublier l’image de cet adulte, en pleine possession de ses moyens, entrain de ramper devant cet opérateur économique malien pour avoir de quoi répondre à ses préoccupations existentielles ?

Que penser d’une société où des arnaqueurs notoires, appelés « brouteurs », peuvent être célébrés, alors qu’il est de notoriété publique que le mode de vie ostentatoire qu’ils affichent, est le fruit d’escroquerie et d’activités illicites ? Les modèles et les référents de notre jeunesse sont « fabriqués » par les réseaux sociaux où un buzz fait d’un inconnu, une célébrité du jour au lendemain. Que dire de ce jeune garçon qui, il y a quelques temps, s’est fait des entailles sur la peau, pour y graver le surnom d’un richissime opérateur économique malien, à l’effet d’attirer son attention et  bénéficier de ses largesses ?

Peut-on oublier l’image de cet adulte, en pleine possession de ses moyens, entrain de ramper devant cet opérateur économique malien pour avoir de quoi répondre à ses préoccupations existentielles ? Aujourd’hui, ce « rampeur » se répand sur les réseaux sociaux pour narguer ceux qui désapprouvent ses « activités de mendicité », en affirmant fièrement avoir construit deux maisons avec ses activités «stratégiques » de mendiant, alors que ces derniers sont toujours des locataires de maison. 

Comme quoi la fin justifie les moyens, mais quelle misère ! A quoi pouvait-on également s’attendre quand la jeunesse ivoirienne est inspirée par des « influenceurs » et des «influenceuses», aux connaissances incertaines, à la morale parfois douteuse pour  certains, et véritables stars des réseaux sociaux ? Le comble, c’est qu’on en retrouve sur des chaînes de télévision, animant, ou du moins, escamotant des débats où l’étalage de leurs insuffisances le dispute à la vacuité des thèmes abordés.

A qui la faute ?

Ces derniers temps, la toile ivoirienne bruit avec le phénomènes météorologiques m de l’homosexualité qui semble avoir gagné du terrain en Eburnie, au grand dam de nombreux ivoiriens. Si jusque-là, le phénomène est toléré, le sans-gêne de certains « concernés », à la limite de l’exhibition, voire de la défiance, agace au plus haut point de nombreux ivoiriens, qui sont intrigués par le silence de toutes les autorités (politiques, coutumières, religieuses, etc.). 

Ici aussi, les mauvaises langues affirment que c’est grâce à la tolérance et à la protection des « concernés » par le gouvernement, que le pays peut obtenir des prêts, des dons des institutions financières internationales, pour la construction des routes, ponts et autres échangeurs. Vrai ou faux ? Ma main ne servira pas à chercher un serpent dans le buisson !

Tout au contraire, le Ghana et l’Ouganda qui ont légiféré sur ce phénomène en prenant des lois répressives, ont subi l’ire des mêmes institutions financières internationales qui ont décidé de leur couper toutes les aides et appuis financiers. Mais le ciel n’est pas tombé sur la tête des Ghanéens et des Ougandais, et la terre continue de tourner autour du soleil. C’est tout dire !

Au vu de tout ce qui précède, on peut à juste titre poser cette question : à qui la faute ? Mais on sait, qu’en portant un parti politique au pouvoir, on l’y porte avec son programme de gouvernement et son projet de société. Alors ce qui se passe dans la société ivoirienne, est-il la conséquence de la mise en uœuvre d’un projet de société ? Ainsi va le pays. Mais s’il y a eu un soir en Eburnie, il y aura assurément un matin et l’ivraie sera séparée du vrai.

Par Nazaire Kadia

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