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Prix du cacao pour la campagne 2024-2025/ Les producteurs accentuent la pression sur le régime

Eco et politique

Prix du cacao pour la campagne 2024-2025/ Les producteurs accentuent la pression sur le régime: « Que le Président tienne sa promesse de nous reverser 60 % au moins du prix CAF »

Le centre culturel municipal de Daloa a accueilli, le mercredi 25 septembre 2024, l’Assemblée générale extraordinaire de l’Association Nationale des Producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (ANAPROCI), qui regroupe plus de 600 000 membres répartis dans toutes les régions productrices de cacao. Cette rencontre a réuni deux mille (2 000) délégués venus des régions productrices.

À seulement 48 heures de l’annonce officielle du prix du cacao pour la campagne 2024-2025, les producteurs ont formulé des demandes précises à l’attention du gouvernement et du Président Alassane Ouattara.

Lors de cette rencontre, les producteurs, sous la présidence de M. Kanga Koffi, ont insisté sur la nécessité de respecter les engagements pris par l’État lors de la campagne précédente. Ils demandent notamment l’application stricte de la règle d’au moins 60 % du prix CAF, alors que les coûts mondiaux avaient dépassé la barre historique de 10 000 $ la tonne.

« Nous ne demandons ni charité ni aumône. Nous exigeons seulement que ce qui nous revient de droit nous soit accordé », a déclaré M. Kanga Koffi. Cette mesure est perçue comme essentielle pour assurer un juste retour aux producteurs, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays comme le Cameroun, où les planteurs bénéficient de prix plus avantageux.

Le président de l’ANAPROCI a également sollicité l’arbitrage du Président de la République, Alassane Ouattara, l’invitant à garantir la transparence dans la fixation du prix du cacao. « À deux jours de l’annonce du prix, il est impératif que le gouvernement tienne ses engagements, afin que les producteurs ivoiriens profitent enfin des retombées promises lors de la hausse des prix sur le marché international », a-t-il ajouté.

Diallo Daouda Augustin, planteur à Tiassalé, Délégué Régional de l’Agnéby-Tiassa et conseiller au Bureau Exécutif de l’ANAPROCI, a dénoncé ce qu’il considère comme une manipulation des prix du cacao, notamment en ce qui concerne la mauvaise application de la règle des 60 % au moins du prix CAF par les gestionnaires.

« La promesse du gouvernement est de garantir 60 % au moins du prix CAF aux producteurs, mais cette répartition n’est pas encore perceptible à notre niveau », a-t-il affirmé. Selon lui, les producteurs continuent de percevoir des montants bien en deçà de ce qui leur est promis. 

« Pourquoi nous donnerait-on un prix qui s’apparenterait à celui du Ghana, alors même que la vente de notre cacao a été effectuée au moment où les coûts mondiaux étaient à environ 7 000 000 FCFA la tonne ? », s’est-il indigné, évoquant également les charges injustifiées qui pèsent lourdement sur les producteurs.

Fort de son expérience au sein de la filière, Diallo Daouda Augustin a indiqué que les producteurs sont prêts à solliciter des audiences pour prouver leurs revendications et réclamer justice. 

« Nous espérons que le Président de la République, Alassane Ouattara, interviendra pour que nous percevions au moins 60 % du prix CAF comme promis », a-t-il insisté, estimant que cela permettrait aux producteurs de vivre dignement, de financer l’éducation de leurs enfants et de subvenir à leurs besoins. À 71 ans, il continue de travailler dans ses plantations et espère un changement rapide.

Kouakou Konan Jean, délégué de la région de la Nawa et Vice-président national de l’ANAPROCI, a également pris la parole. Planteur à Buyo, il a réitéré la demande urgente des producteurs pour le respect des 60 % au moins du prix CAF, un engagement du gouvernement.

« Si le prix sur le marché international tournait autour de 7 000 000 francs la tonne, cela devrait garantir entre 3 500 F et 4 000 F CFA aux planteurs »

« Nous ne demandons ni 20 000 F ni 10 000 F, mais simplement que le Président tienne sa promesse de nous reverser 60 % au moins du prix CAF », a-t-il déclaré. Selon lui, les producteurs ne souhaitent rien de plus que ce qui leur est dû. Si le prix sur le marché international tournait autour de 7 000 000 francs la tonne, cela devrait garantir entre 3 500 F et 4 000 F CFA aux planteurs.

Kouakou Konan Jean a rappelé que les planteurs de la Nawa, tout comme ceux du reste du pays, attendent que cette promesse soit respectée afin de poursuivre leur travail dans des conditions sereines. « La Côte d’Ivoire s’est en grande partie construite grâce à notre labeur dans les plantations de café-cacao, et nous ne demandons que ce qui nous revient de droit », a-t-il insisté.

Les producteurs ont collectivement adressé un message au Président de la République, Alassane Ouattara, le pressant de garantir la transparence dans la fixation du prix du cacao pour la campagne 2024-2025, en publiant les différentes ventes effectuées par les gestionnaires lors de la flambée des coûts mondiaux. L’appel au respect des 60 % au moins du prix CAF s’accompagne d’une demande de justice et de dignité pour les producteurs, qui attendent une réponse claire et favorable.

Ils ont rappelé leur rôle central dans l’économie ivoirienne et ont exhorté le gouvernement à publier les chiffres des différentes ventes effectuées par les gestionnaires lors de la flambée des prix.

Junior Ouattara

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