Lors de la clôture du Mother Africa Festival, un événement dédié à l’unité et à la valorisation du patrimoine culturel africain, un artiste-influenceur a profondément choqué le public par une prestation considérée comme provocante et indécente. Les réactions ne se sont pas fait attendre, tant sur les réseaux sociaux que dans les médias.
L’indignation était générale, dénonçant un acte en total décalage avec l’esprit du festival. Le comité d’organisation, dans un communiqué, a présenté ses excuses et promis de renforcer ses mesures pour prévenir de telles dérives à l’avenir. Face à cette situation, il est difficile de cacher mon indignation.
Cet incident reflète une tendance inquiétante où des individus, sous le couvert de l’art ou de l’influence, s’autorisent des écarts qui agressent nos mœurs et nos valeurs culturelles. Depuis des années, nous ne cessons de tirer la sonnette d’alarme sur ce genre de comportements. Malheureusement, il semble que les efforts pour sensibiliser le public et les organisateurs ne suffisent pas toujours à éviter de telles dérives.
Cet artiste-influenceur a franchi une ligne rouge en imposant son excès à un public hétérogène, comprenant des enfants, des jeunes et des aînés. Il a non seulement bafoué le cadre solennel du festival, mais également manqué de respect à la société ivoirienne dans son ensemble. Un tel comportement est inacceptable, et il est essentiel de rappeler que la liberté artistique s’accompagne de responsabilités envers la communauté.
Le comité d’organisation, bien qu’il ait pris ses responsabilités en publiant un communiqué d’excuses, doit reconnaître sa part de responsabilité dans cet incident. L’artiste en question est connu pour ses excès, et son inclusion dans la programmation aurait dû être soigneusement évaluée. Cette négligence jette une ombre sur leur crédibilité et sur leur engagement à préserver les valeurs du festival.
Il est crucial de tirer des leçons de cet incident pour l’avenir. Des critères plus rigoureux doivent être mis en place pour la sélection des artistes participant à de tels événements. En outre, des engagements clairs devraient être exigés de chaque participant pour s’assurer qu’ils respectent les valeurs culturelles et morales de la Côte d’Ivoire.
« Cet épisode doit servir de leçon pour renforcer les dispositifs d’organisation et rappeler à tous que notre culture n’est pas un terrain de jeu pour des excès personnels »
En analysant plus profondément, ce n’est pas seulement un acte isolé, mais un symptôme d’un phénomène plus large : l’érosion de nos valeurs traditionnelles face à des influences extérieures ou à des ambitions personnelles mal orientées. Ce type de comportement envoie un message dangereux à la jeunesse, normalisant des attitudes qui n’ont pas leur place dans une société respectueuse de son patrimoine.
L’artiste en question doit être banni de toute scène en Côte d’Ivoire. Cette mesure ne vise pas uniquement à sanctionner, mais aussi à protéger nos événements culturels et à envoyer un message fort à ceux qui pourraient être tentés d’en faire autant. Il est de notre devoir, en tant que société, de défendre notre identité culturelle face à de telles attaques.
Le respect dû au peuple ivoirien est non négociable. Nos enfants, nos jeunes et nos aînés méritent mieux. Ils méritent des modèles qui les inspirent et les élèvent, et non des figures qui les tirent vers le bas. Cet artiste, comme d’autres de son acabit, doit comprendre qu’il ne peut imposer ses dérives à une société attachée à ses valeurs.
Pour conclure, le Mother Africa Festival, bien qu’entaché par cet incident, doit rester un espace de célébration de notre richesse culturelle. Cet épisode doit servir de leçon pour renforcer les dispositifs d’organisation et rappeler à tous que notre culture n’est pas un terrain de jeu pour des excès personnels. À nous de protéger ce qui fait notre fierté, pour aujourd’hui et pour les générations futures.
Par Ahouman Gaël Lakpa, Analyste Sociopolitique Consultant TV et Écrivain.